BTR 496

22 BATIRAMA N°496 I AVRIL - MAI 2021 DOSSIERS TERRE CUITE À l’aube de la RE 2020, la terre cuite affiche déjà un bilan environnemental qui contribue à réduire l’impact environnemental des bâtiments et à améliorer le confort des occupants. Désormais, elle regarde plus loin. « La terre cuite répond en tous points aux enjeux de la prochaine RE 2020 », annonce sans amba- ges, Frédéric Didier, directeur général de Wienerberger. Car, cette réglementa- tion à l’application actée pour le 1 er jan- vier prochain se fonde sur plusieurs indi- cateurs soumis à des seuils à respecter, « avec une nouvelle donnée d’entrée qui est la partie carbone », ajoute Gérard Merlin, responsable marketing produit et développement produit chez Wiener- berger. Certes, les bureaux d’étude ne possèdent pas encore les moteurs de calcul, « mais les dernières simulations réalisées à partir de celui du CSTB ont permis de constater que la terre cuite atteint les valeurs de seuil exigées pour le Bbio, le Cep, ou encore des degrés heure d’inconfort (DH) qui nécessitent des produits à forte inertie. Elle s’inscrit aussi dans les nouvelles exigences bas carbone ». Avec moins de 3 % des émis- sions de gaz à effet de serre que ce soit en collectif vertical ou en maison indi- viduelle, l’impact de la brique est déjà faible sur le bilan total carbone du bâti- ment. « Mais, cette valeur n’a de sens que replacée dans un bâtiment », rap- pelle Nelly Monteil, responsable com- munication de la Fédération française des tuiles et briques. Sur la route de la REP aussi Reste que le 1 er janvier prochain n’est qu’une première étape. « Selon les critères et les seuils proposés qui vont devenir de plus en plus sévères, nous travaillons sur un programme très ambi- tieux pour les accompagner », dévoile Frédéric Didier. La preuve : la décarbo- natation est dans les tuyaux, un Pro- gramme usine bas carbone 2050 est déjà activé par la filière terre cuite. Aux process de fabrication qui s’améliorent sans cesse, vient se greffer l’optimi- sation de la consommation d’énergie thermique par le recours au biogaz ou à la biomasse. « Le troisième axe impor- tant porte sur les produits. Après avoir travaillé pendant 15 ans à améliorer la Au rendez-vous des exigences bas carbone LA TERRE CUITE ET LA RE 2020 Nous partageons à 100 % la vision de réduire au maximum l’impact car- bone des produits et matériaux de construction. Nous avons donc établi une feuille de route visant la neutra- lité carbone d’ici 2050. Nous avons même posé un enjeu à très court terme puisque dès 2023, nous aurons réduit notre empreinte de 15 % par rapport à 2019. En revanche, un élément ne nous convient pas dans la RE 2020 telle qu’elle est conçue aujourd’hui : celui d’avoir instauré l’ACV* dynamique en lieu place du système d’ACV normé qui lui est utilisé de manière homogène en Europe. Cette ACV dynamique donne l’avantage à des matériaux biosourcés sur la partie carbone au démarrage de vie et en particulier au bois. Certes, l’arbre capte du CO 2 durant sa vie, mais nous ne sommes pas pour la défores- tation. De plus, la grande majorité du bois utilisé dans la construction pro- vient d’importations. Or, nous oeuvrons à la décabornatation de notre industrie pour assurer la transition écologique. De plus, la filière terre cuite s’inscrit déjà dans une réelle démarche d’éco- nomie circulaire : la carrière, l’usine et le client se situent dans un périmètre géo- graphique restreint. Il n’est pas ques- tion d’opposer les matériaux mais de réfléchir plus largement sur la concep- tion des bâtiments en privilégiant un mix des produits de construction. Tous doivent être à armes égales en laissant le libre-arbitre à la maîtrise d’ouvrage et à la maîtrise d’œuvre. * Analyse du cycle de vie AVIS D’EXPERT Frédéric Didier, directeur général de Wienerberger « Les matériaux doivent être à armes égales »

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