BTR 496

32 BATIRAMA N°496 I AVRIL - MAI 2021 DOSSIERS HORS-SITE Le marché des systèmes de préfabrication sur mesure se développe, apportant de nombreux gains, en qualité, précision et rapidité d’exécution sur chantier mais ce mode constructif demande une préparation précise en amont. L e secteur de la construction est confronté à de nombreux défis, avec une performance réglementaire accrue, un marché très concurrentiel avec des délais et budgets serrés, un foncier de plus en plus compliqué en zone urbaine, avec des accès difficiles. Dans ce contexte, la construction de chantiers par filière sèche et en hors site se développe. Des élé- ments du bâtiment de plus en plus grands et complexes sont usinés et assemblés au sein d’un atelier ou usine, allant jusqu’à des modules 3D prééquipés complets. Les bénéfices sont nombreux. Le travail en atelier est plus facile à contrôler en qualité et en précision, génère moins de chutes et de déchets qui peuvent être valorisés et les conditions de travail sont améliorées. Les chantiers sont plus propres, moins bruyants, plus minutieux et le gain en délais peut se compter en mois. Une architecture variée La préfabrication peut être employée aussi bien pour générer des formes complexes comme des coques ou des voiles béton avec des formes courbes ou organiques, que pour travailler certains matériaux dans de bonnes conditions de reproductibilité comme les bétons archi- tectoniques ou matricés, les matériaux composites ou les matériaux imprimés. La modularité permet d’industrialiser donc de réduire les coûts pour les plan- chers (dalles alvéolaires par exemple) ou les panneaux de façades qui intègrent de nombreuses couches d’isolation et d’étanchéité ainsi que les menuiseries. Les modules 3D de chambres, cuisines ou salles de bain déjà équipées, trouvent un marché pour les surélévations mais aussi des résidences collectives, foyers de travailleurs ou de migrants, maisons de retraite. La préfabrication se développe aussi pour les pieuvres électriques et hydrauliques. Des chantiers bien préparés La préfabrication demande en amont une préparation minutieuse du chantier et une coopération des entreprises, afin d’anticiper le passage des réseaux et des câbles, les réservations et les ouvertures. Le recours à une méthodologie collabo- rative BIM autour d’une maquette numé- rique s’avère particulièrement justifié en hors site. La fabrication en atelier ou en usine, réalisée en atmosphère contrôlée, permet d’industrialiser le process et d’au- tomatiser avec des machines à commande numérique, des robots ou des impri- mantes 3D... La qualité est reproductible plus aisément pour des opérations aussi diverses que le soudage, le moulage de béton blanc, la qualité de l’étanchéité des panneaux de façades, etc. Concernant le béton, un enjeu actuel de la préfabrication est aussi le bas carbone. Le fabricant Rec- tor a annoncé en début d’année la com- mercialisation d’un Prémur bas carbone par substitution d’une partie du ciment. Cette avancée technique devrait être généralisée tout d’abord aux Prédalles puis à l’ensemble de ses produits en béton. FRANÇOIS PLOYE © COUGNAUD CONSTRUCTION Les systèmes préfabriqués ont de beaux jours devant eux CONSTRUCTION HORS-SITE Campus Cougnaud de 5000 m 2 , situé à Mouilleron-le-Captif en Vendée (85) a été réalisé en 8 mois en hors-site par Cougnaud Construction avec des modules 2D et 3D, et une mixité des matériaux acier, bois, béton.

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