BTR 496
6 BATIRAMA N°496 I AVRIL - MAI 2021 ACTUALITÉ REPÈRES Ces femmes du bâtiment ont du tempérament : Savanah, apprentie peintre, Maéva, couvreur- zingueur, Anne, conductrice de travaux, et Christine, codirigeante… voici leurs portraits. V oici une série de portraits consacrés aux femmes du Bâti- ment. Elles viennent d’horizons différents et exercent divers métiers : peintre, couvreur-zingueur, conductrice de travaux et gestion d’une entreprise en électricité. Un point commun les réu- nit : l’amour du métier, leur détermination et leur fort tempérament. Car, il faut bien l’admettre : se faire une place dans ces métiers essen- tiellement masculins et des équipes composées d’hommes, sup- pose une force de caractère que l’on possède au départ ou que l’on acquiert petit à petit. Sans oublier leurs compétences qu’elles savent également faire valoir aujourd’hui et que l’on vient rechercher… FABIENNE LEROY 4 femmes du Bâtiment parlent du métier PORTRAITS MAEVA PARENT, 35 ANS, PATRONNE D’UNE ENTREPRISE DE COUVERTURE EN BRETAGNE CHRISTINE PETITEAU, UNE ASCENSION PAS À PAS POUR LA DIRIGEANTE D’ENTREPRISE Reconnue par ses pairs, Maeva Parent a intégré en 2020 le jury du concours de l’un Meilleurs ouvriers de France. Christine Petiteau remarque que des femmes pilotent des entreprises : « C’est un phénomène plus récent mais qui devient très naturel. J’ai beaucoup de cheffes d’entreprise autour de moi qui reprennent des entreprises à la suite de leur père ou encore d’un oncle ». Maéva Parent, couvreur zingueur, est gérante d’une SAS de 7 salariés depuis 2017 à Scaër (29) : Maeva Parent Couverture. Agée de 35 ans, Maéva mène tambour battant sa vie de chef d’entreprise et de maman (elle a un jeune enfant de 5 ans). Souriante, persévérante et sportive, elle a su constituer et fédérer une équipe de compagnons soudés au service de son entreprise. Le parcours de Maéva peut surprendre : rien ne la prédestinait à gérer une entreprise de couverture-zinguerie. « J’ai obtenu un bac scientifique, en section sport études car j’ai pratiqué le sport à un haut niveau » explique la championne de France de Funboard de 2003 à 2005. Ensuite, la jeune femme enchaîne avec un DUT Sciences et Génie des matériaux tout en poursuivant les compétitions sportives puis une licence Pro Design matériaux modalisation en alternance. Une sportive de haut niveau qui aime la hauteur ! Mais Maéva découvre qu’elle ne supporte pas « d’être enfermée » dans un bureau. C’est donc après une première expérience professionnelle en bureau d’études, que Maéva décide de partir en Bretagne et de changer de cap professionnel. Elle découvre une annonce à l’AFPA qui forme des couvreurs en alternance et met le pied à l’étrier, dans une entreprise de couverture (Beulz Christophe) à Bannalec (29). Perfectionniste, elle décide de se former durant 6 mois à l’école supérieure de couverture d’Angers, une école réputée pour l’excellence de la formation dispensée. Diplômée en 2015, elle décidera dès 2017 de créer son entreprise, après la naissance de son enfant. Après 4 ans d’existence, l’entreprise tourne aujourd’hui avec 6 compagnons, soit deux équipes de 3 salariés (âgés de 19 à 44 ans)… et le travail ne manque pas !! De l’entreprise familiale créée aux côtés de son mari à Saint-Barthélémy-d’Anjou (49) jusqu’aux instances de la Fédération française du Bâtiment, Christine Petiteau a accompli un beau parcours. En 1986, Christine Petiteau et son mari établissent leur entreprise de bâtiment. Lui est électricien. Elle a un niveau CAP de secrétaire comptable. « J’avais 20 ans et je sortais de l’école. Il me fallait compléter mes bases pour aller plus loin en gestion, en management… » se souvient-elle. Aujourd’hui, Christine Petiteau codirige depuis 15 ans la société Petiteau, qui compte 20 salariés dans le Maine et Loire. Elle n’a cessé de se former en gestion, en management et est entrée au Centre des jeunes dirigeants du Maine et Loire qui l’a « boostée ». Une montée en puissance des femmes Si elle concède que le Bâtiment demeure encore un milieu essentiellement masculin - « Je faisais partie du comité exécutif de la Fédération nationale de la FFB où siègent 13 personnes et nous n’étions que quatre femmes » - Christine Petiteau note tout de même un changement… « Il y a une montée en puissance des femmes. Je me souviens qu’il y a une vingtaine d’années, la FFB avait exprimé la volonté d’intégrer davantage de femmes au sein des institutions, en tant qu’administratrices. On commençait à parler de parité. Aujourd’hui, on va les chercher pour leurs compétences. Et, d’elles-mêmes, elles viennent aussi frapper à la porte : elles prennent des mandats, des responsabilités au sein des institutions. »
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