BTR 496
BATIRAMA N°496 I AVRIL - MAI 2021 7 ACTUALITÉ REPÈRES sans filtre ! SAVANAH, AIDE-SOIGNANTE DEVIENT APPRENTIE PEINTRE Savanah pense depuis longtemps aux métiers du Bâtiment. « J’ai toujours eu le goût du bricolage, en voyant notamment ma mère effectuer des travaux de rénovation » confie la jeune femme. ANNE BILLAT, CONDUCTRICE DE TRAVAUX SUR LES CHANTIERS DU GRAND PARIS EXPRESS L’entreprise compte peu de conductrices de travaux sur les chantiers du Grand Paris Express. Anne (à gauche) n’a rencontré que deux collègues conductrices de travaux dans son entreprise. Depuis 4 ans, Anne Billat, 29 ans, conductrice de travaux chez Spie Batignolles dirige les chantiers des sous-sols de la capitale qui accueilleront les gares du Grand Paris Express. Anne Billat a toujours éprouvé une fascination pour les grands ouvrages d’art, tel le viaduc de Millau. Après un bac scientifique, elle intègre Polytech à Clermont Ferrand pendant 3 ans et effectue son premier stage de 4 mois chez Spie Batignolles Génie Civil (ex. TPCI). Elle sera recontactée en 2016 par Spie Batignolles qui lui propose de travailler sur le projet de prolongement du RER E à la Défense, sur le chantier Eole. L’ouvrage, la gare, prend place sous le CNIT et les travaux de logistique consistent à gérer les flux entrants et sortants du chantier dans un contexte urbain complexe, puis effectuer des pré-terrassements pour réaliser les puits (futurs piliers de la gare). Une mission qui durera 3 ans. D’autres missions se sont enchaînées. Une certaine forme de machisme dans les bureaux « La vie sur les chantiers est très sympathique et mes relations avec les équipes au travail sont bonnes généralement, confie Anne. Parfois, comme ils sont étonnés, les ouvriers du BTP sont sur leur réserve et font preuve d’un respect un peu inattendu. Finalement, c’est davantage dans les bureaux qu’une certaine forme de machisme peut s’exercer », constate Anne. « Plus on monte dans les niveaux de directions, moins on a le sentiment d’être écouté, sans doute parce que l’on est une fille et jeune de surcroît. » Malgré les longues heures de travail, (souvent dès 7h30 le matin sur le chantier jusque 20h00, après avoir terminé les tâches administratives en soirée), Anne se dit passionnée par son métier. Et selon elle, l’intérêt du chantier prime avant tout, et bien avant le salaire qui lui semble parfois décalé par rapport aux responsabilités et horaires effectués. Savanah, aide-soignante durant un an et demi, a opéré une reconversion professionnelle il y a quelques mois. A 22 ans, elle prépare un CAP peintre en un an. Titulaire d’un bac économique, Savanah, 22 ans, s’est d’abord orientée vers le métier d’aide-soignante qu’elle a exercé durant un an et demi… en pleine crise du Covid-19. Puis, elle décide de changer d’orientation à la fin de l’année 2020 et de devenir peintre. « J’enchainais les heures de travail et ne voyais pas le jour, tout en accumulant beaucoup de fatigue. Un jour, mon corps m’a lâchée et là, j’ai remis en question mes choix professionnels » témoigne la jeune apprentie. Après son expérience d’aide-soignante, le déclic se fait et Savanah décide de se rapprocher du CFA de Nangis. Déterminée, elle appelle les entreprises du secteur afin de leur exposer son projet : se former en alternance au métier de peintre. « Seules deux entreprises ont été intéressées par ma démarche, dont celle de Luc Papavoine à Vaux-le-Pénil (77) », explique Savanah. De nombreux projets dans le métier Aujourd’hui, Savanah se dit bien intégrée et assure pouvoir réaliser toutes les missions qui lui sont confiées. « Mon employeur me considère comme une salariée à part entière et je peux effectuer toutes les taches inhérentes au métier, y compris porter des sacs d’enduits ou des bottes de parquets. Ça ne me dérange pas et ça me muscle les biceps » dit-elle amusée. Quel rêve nourrit la jeune femme pour l’avenir ? « Je voudrais bien améliorer mes compétences avec un Brevet Professionnel, après le CAP, et pouvoir m’en servir pour retaper des logements et les louer par la suite » déclare Savanah qui se voit bien devenir investisseur immobilier. « Mais, mon professeur d’atelier, lui me voit devenir formatrice à long terme » ajoute-elle. En tout cas, une chose est certaine, selon elle : sa formation lui ouvrira de nombreuses portes et lui permettra d’évoluer tout au long de sa vie professionnelle dans un métier qui lui plait…
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