BTR 498

10 BATIRAMA N°498 I AOÛT - SEPTEMBRE 2021 ACTUALITÉ MÉTIERS Le Hub des prescripteurs bas carbone a décrypté la filière des matériaux biosourcés sous l’angle de la neutralité carbone. Elle livre certains messages clés. A près un premier brief sur la filière béton ainsi qu’un book innovation, le hub des prescrip- teurs bas carbone* a choisi de décrypter la filière des matériaux biosourcés sous l’angle de la neutralité carbone. Les récents arbitrages de la RE2020 ont mis sur le devant de la scène les matériaux biosourcés : quelle sera alors la place des biosourcés dans la construction horizon 2030 ? Quels seront les enjeux de dis- ponibilité ? Quelles filières et produits sont d’ores et déjà matures pour être déployés à grande échelle ? Autant de questions auxquelles les membres* du hub ont tenté d’apporter un éclairage, avec dans un premier temps un brief, basé sur les messages clés du biosourcé, et dans un second temps, les résultats d’un appel à innovation. *Le hub est une plateforme collaborative por- tée par l’Institut Français pour la Performance du Bâtiment (IFPEB) en partenariat avec Car- bone 4, à destination des donneurs d’ordres du secteur de la construction (Foncières, investis- seurs, promoteurs, entreprises générales...). FABIENNE LEROY Des solutions applicables sans surcoût aux bâtiments de faible hauteur MATÉRIAUX BIOSOURCÉS L’isolation des murs en ossature bois est en laine de bois, fabriquée par Isonat à Mably (42), défibrage des chutes de résineux provenant de scieries ou rémanents de forêts de haut-Beaujolais. © HERRGOTT & FARABOSC LE BOIS OCCUPE 8 % DES PARTS DE MARCHÉ DE LA CONSTRUCTION Premier message du Hub, le bois occupe aujourd’hui environ 8 % des parts de marché de la construction en France. Ce qui est faible au regard des enjeux puisque la filière bois forêt vise 20 à 30 % des constructions d’ici à 2030. Il va donc falloir modifier les pratiques, réaliser et exploiter différemment. Il s’agit avant tout de ne pas diviser les matériaux mais de répondre à une démarche plurielle, notamment pour répondre aux objectifs bas carbone fixés par la Stratégie nationale bas carbone (diviser par 6 nos émissions de CO 2 d’ici à 2050 et multiplier par deux les puits de carbone). Pour y parvenir, la SNBC a fait le choix d’une mobilisation massive du bois énergie et du biosourcé dans le bâtiment. Rappelons que le bois stocke environ 1t C0 2 e/m 3 et que deux phénomènes doivent être pris en compte : les effets de substitution et les effets de séquestration. La séquestration de carbone est en effet rendue possible grâce à quatre grands réservoirs : les océans, la forêt, les zones humides et les prairies. Un gain carbone variable selon la ressource Attention, prévient le Hub : le gain carbone varie selon la ressource, l’usage des matériaux et l’horizon temporel étudié. Ce qui suppose de respecter 4 grands critères pour optimiser l’intérêt du biosourcé : la préservation de la ressource, sa gestion durable, la durée de vie des matériaux biosourcés (qui doit être élevée), et enfin, la fin de vie vertueuse du matériaux (via le recyclage). Selon le hub, un bâtiment s’inscrivant dans une trajectoire SNBC stockera en 2030 en moyenne entre 60 et 70 kgCO 2 e séquestré par m 2 construit en logement collectif et bureaux.

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