BTR 498

BATIRAMA N°498 I AOÛT - SEPTEMBRE 2021 11 ACTUALITÉ MÉTIERS BIOSOURCÉ : UN GAIN SIGNIFICATIF INCONTESTABLE Second message clé important délivré par le Hub : l’utilisation du biosourcé est source d’un gain carbone bénéfique. Pourquoi ? Peu de procédés de construction utilisent aussi peu d’énergie (qui libèrerait du CO 2 ) que le biosourcé. En ce sens, les matériaux biosourcés sont clairement les matériaux les plus bas carbone, affirme le Hub. Et la distance en approvisionnement n’impacte que très peu ce bénéfice ! Exemple : pour devenir plus carboné que la laine de roche produite en moyenne à 460 km, l’isolant ouate/paille ou chanvre devra parcourir 3400 km et la laine de bois, 900 km. Idem pour le parquet qui même en parcourant 2500 km ne perd pas son bénéfice par rapport aux autres revêtements. DES GAINS CARBONE À CONSIDÉRER Le Hub avance un ordre de grandeur général d’un gain carbone de 60 % avec les matériaux biosourcés. C’est ainsi le cas des fenêtres bois (- 26 % soit entre 20 et 40 kgCO 2 e/UF), ou des revêtements bois comme les parquets (-44 % soit entre 10 et 15 kgCO 2 e/UF), des planchers bois (- 95 % soit entre 80 et 100 kgCO 2 e/UF) ou encore des isolants (ex : fibre de lin-laine de chanvre en ITI : - 79 %, soit entre 1,2 et 1,7 kgCO 2 e/UF). OPTIMISER LES COÛTS AVEC L’ÉQUATION COÛT- CARBONE Cinquième message : pour optimiser l’équation coût-carbone, il faudra assimiler de nouvelles pratiques. En effet, la plupart des isolants biosourcés représentent un surcoût matière en comparaison aux isolant conventionnels. Ce surcoût (fourni-posé) à l’échelle du bâtiment représente de 0,2 à 1,6 % (en raison d’une performance thermique moindre qui génère une surépaisseur et une perte de surface). Mais ce surcoût matière doit être pondéré avec les gains carbone, jusqu’à - 7kg CO 2 e/m 2 Shab et les autres spécificités des isolants (dont l’hygrothermie), souligne le Hub. Et pour éviter la surépaisseur, autant recourir à l’isolation répartie, préconise le Hub. Enfin, dans la construction, les gains carbones dépendront fortement des spécificités du bâtiment (technique, environnementale, urbanistique...). LES SOLUTIONS BIOSOURCÉES ADAPTÉES À DES BÂTIMENTS DE FAIBLE HAUTEUR Le hub des prescripteurs bas carbone observe qu’une structure béton engendre 199 kgCO 2 /m 2 SDP, une structure terre cuite maçonnerie, 133 kgCO 2 /m 2 SDP, une structure mixte bois-béton, 145 kgCO 2 /m 2 SDP et enfin une structure bois, seulement 80 kgCO 2 /m 2 SDP. L’équation coût-carbone dépendra donc des typologies de bâtiments, puisqu’une partie des solutions biosourcées demeure particulièrement adaptée à des bâtiments de faible hauteur. Exemples avec : • Des maisons individuelles sans tendance de surcoûts constatée (on constate que les prestations des maisons en construction bois sont susceptibles d’être parfois très qualitatives, ce qui peut générer des biais dans les comparaisons), • Des logements collectifs avec des surcoûts de 5 à 10 % mais pouvant aller jusqu’à 15-20 % selon la hauteur du bâtiment. Toutefois, les coûts en bâtiments tertiaires sont difficiles à extrapoler, compte tenu de la diversité des projets et de leurs caractères emblématiques ne permettant pas d’identifier des règles généralisables, conclut le Hub. DES RESSOURCES DISPONIBLES SUFFISANTES À ACCOMPAGNER Quatrième message : les disponibilités des ressources ont été prise en compte dans la réflexion et révèlent qu’il faut accompagner leur développement même si elles sont suffisantes. Ainsi, le bois et les dérivés bénéficient de ressources puisque la France représente la 3e ressource forestière d’Europe. Bémol : les usages bois dans le Bâtiment privilégient l’usage du résineux alors que les forêts françaises sont composées de feuillus (aux trois quarts). Les importations concernent surtout le bois composite comme le lamellé collé, le CLT ou le contrecollé. Un effort de valorisation de la forêt française supposera de structurer la filière autour du bois feuillu en complément du bois résineux. Du côté des fibres végétales, en revanche, la ressource ne pose aucun problème. ON PEUT INTÉGRER LE BIOSOURCÉ AUX FILIÈRES DE CONSTRUCTION Troisième message : il est aujourd’hui possible d’intégrer le biosourcé aux filières de construction grâce aux multiples applications. Le Hub a considéré quatre segments principaux et utilisations possibles : • La construction paille, peu industrialisée mais bien implantée, bénéficie de règles professionnelles, accessibles à tous. • Les isolants en fibre végétale disposent d’une filière mature et industrielle et ses produits se substituent bien à leurs homologues conventionnels. Ils sont bien avancés sur le point réglementaire. • Le mortier et le béton sont pris en main par des acteurs industriels qui structurent la filière. Les règles professionnelles ne concernent que le chanvre. A noter cependant un handicap : les granulats ne sont pas normalisés, ce qui freine leur développement. Mais les études scientifiques sont en cours. • Le bois et ses dérivés qui regroupent un ensemble de filières fragmentées allant des acteurs de la transformation du bois jusqu’à l’industrie de produits finis. Le cadrage réglementaire est néanmoins bien avancé. Les isolants végétaux disposent d’une filière mature et industrielle et sont bien avancés sur le plan réglementaire. Ici Gramitherm (isolant à base d’herbe) qui fait partie des trois lauréats de l’appel à innovations lancée par le Hub des prescripteurs BC

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