BTR 498

BATIRAMA N°498 I AOÛT - SEPTEMBRE 2021 23 DOSSIERS AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR ET EXTÉRIEUR dans le collectif. Surtout, en traversant les lotissements, impossible de ne pas remarquer que la quasi-totalité des maisons individuelles se conforment au plan en rez-de-chaussée, garant d’un accès à l’ensemble des pièces. D’autres contraintes ont conduit à ce choix – règles thermiques, solvabilité… Mais l’accessibilité figure en tête. Tenir compte de la démographie Dans le même temps, un autre phéno- mène, démographique, a pris de l’am- pleur. La population vieillit, et les solutions permettant de maintenir une qualité de vie à domicile ou en établissement spécialisé ne sont plus perçus comme des gadgets. Pour prendre en charge ce problème, les fournisseurs d’appareillages électriques et de régulation du confort s’y sont logique- ment intéressés depuis longtemps. Les uns proposaient déjà des produits spécifiques pour le secteur de la santé et ce dévelop- pement suivait pratiquement l’ordre des choses ; les autres disposaient du potentiel des moyens électroniques pour répondre aux questions basiques telles que la pré- sence l’appel d’urgence… Surfer sur les tendances Inutile de décrire l’élan qu’a pu donner le développement numérique à cette activi- té depuis quelques années. Le point pivot est marqué par l’apparition des assistants vocaux, adoptés pour leur convivialité, et les objets connectés dédiés à la maîtrise des températures ou de la qualité de l’air. Perçus dans un premier temps comme des concurrents aux fournisseurs de régula- tions, ils constituent plutôt un point d’ou- verture et un complément aux technolo- gies d’aide résidentielle. La numérisation a pris pied dans ce domaine, notamment chez les développeurs de gestion tech- niques de bâtiments. À tel point que les solutions d’intelligence artificielle com- mencent à épauler les gestionnaires des grands ouvrages ; c’est le cas de Schneider Electric sur son dernier immeuble hyper sophistiqué IntenCity à Grenoble. Ce qui signifie clairement que, toute proportion gardée, il en sera de même dans le rési- dentiel dans très peu de temps. BERNARD REINTEAU Réglementation environnemen- tale 2020, maintien à domicile, simplification de la gestion du confort par les assistants connectés… Les innovations sont aussi por- tées par l’intelligence artificielle. La « connexion » de l’habitat est un sujet ancien. Comment décri- riez-vous le contexte actuel ? Guillaume Etorre : Il est marqué par l’application prochaine de la RE 2020 et de la précédente RT 2012 qui imposent une forte surface vitrée sud et ouest associée à une isolation renforcée qui a pour conséquence de baisser les consommations en hiver mais provoque une élévation impor- tante de la température en mi-saison et été qui conduit à l’inconfort. Ce qui demandera de compléter l’équipement de régulation spéci- fique comme le pilotage des moyens passifs comme la commande des occultants, des brise-soleil, de la ven- tilation naturelle nocturne par l’ou- verture motorisée des fenêtres pour évacuer la chaleur et stocker la fraî- cheur, voire celui de moyens actifs comme la surventilation ou la clima- tisation. Il sera également nécessaire de pilo- ter les logements de manière globale, permanente et plus élaborée… Dans l’existant, les propositions seront similaires. Pour gagner en efficacité, on utilisera encore plus de thermos- tats connectés qui prendront en compte la température extérieure, la météo sur plusieurs jours, les périodes de présence et absence des résidents. Ce pour mieux anticiper les relances de chaudières, l’éclairage. Ce qui pourra être complété par une gestion à distance avec un smartphone ou une tablette en rajoutant une box pour former un système complet. Comment évoluent les technolo- gies d’adaptation des logements aux personnes âgées et à mobili- té réduite ? Le maintien à domicile évolue au rythme du vieillissement de la popu- lation. Il n’y a aucun doute sur le développement de ce marché dans les années à venir. Il y a des fonctions standard, comme motoriser les volets roulants quand on ne veut plus utili- ser la manivelle ou la sangle. On utili- sera l’interrupteur mural, la télécom- mande ou la voix pour éviter d’avoir à se lever. Il existe aussi des offres globales comme la solution mixant détec- tion automatique de chute et smart home, développée par AS2D. Elle répond au besoin défini par le groupe Pierre & Vacances pour ses résidences Senioriales. Les loge- ments sont équipés de centralisation d’information, de téléassistance, et d’un système innovant de détection de chute à base d’intelligence artifi- cielle, utilisant des capteurs optiques, solution conçue par la société VA2CS dans laquelle AS2D a choisi par ailleurs d’investir. Nous travaillons aussi dans le cadre du projet e-Vita mené par le Japon et l’Union européenne sur le dévelop- pement d’un assistant virtuel person- nel et intelligent pour l’accompagne- ment des personnes âgées. Les algorithmes et l’internet des objets y seront mis à contribution pour détecter les difficultés, les changements d’habitudes qui sont précurseurs d’accidents. L’AVIS DE L’EXPERT Guillaume Etorre, Directeur général de Delta Dore « De la régulation à la détection des difficultés des résidents »

RkJQdWJsaXNoZXIy Mjc5MjEx