BTR 500
22 BATIRAMA N°500 I DÉCEMBRE 2021 - JANVIER 2022 DOSSIERS CONSTRUIRE DURABLE SPÉCIAL 500 E Avec la neutralité carbone dans la ligne de mire 2050, la RE2020 porte la promesse de nouveaux modes constructifs et de matériaux biosourcés dopés dans le bâti. Mais, ils doivent encore émerger. A vec l’arrivée de la RE 2020, il va falloir encore plus agir sur l’effica- cité énergétique des bâtiments : les constructions devront être compactes et bien orientées (60 % des baies au sud, sud-est ou sud-ouest, 15 % à l’Est et 15 % à l’ouest et 10 % au nord). Outre l’exigence de performance au niveau de l’enveloppe du bâtiment renforcée, la perméabilité à l’air aussi devra être améliorée par rapport à la RT 2012. Les constructions traditionnelles avec structure maçonnée sont donc compatibles dans ce cadre. Mais progressivement, pour afficher un bilan environnemental optimal, elles vont devoir se verdir ou se décarboner. Car l’amélioration de ce dernier est déjà actée. Il va être rendu plus sévère au fur et à mesure de la vie au vert de la RE 2020, avec un premier palier planté pour 2028. Si le second-oeuvre demeure plus simple à décarboner que le gros-oeuvre (voir p26), ce dernier devra améliorer progressive- ment son bilan avec des solutions déjà existantes… STÉPHANIE LACAZE-HAERTELMEYER Ce qui va changer pour la stru RE2020 Favorisés par l’ACV dynamique qui donne l’avantage aux maté- riaux biosourcés sur la partie car- bone en démarrage de vie, struc- ture bois et isolants biosourcés cochent toutes les cases RE 2020. Paille, béton de chanvre, fibre de chanvre en panneaux semi-rigide, copeaux de bois, fibre de bois en panneaux ou en rouleaux, ou encore ouate de cellulose, ces isolants bio- sourcés affichent une faible empreinte carbone, et sont valorisables en fin de vie. Comme l’ossature bois à l’impact carbone optimisé avant et sur chantier, l’industrialisation et la préfabrication sont en plein essor. Grâce à leur bonne inertie thermique, les isolants biosour- cés stockent et transmettent lente- ment la chaleur. Le déphasage élevé, composante du confort d’été, est supérieur à celui des laines minérales à densité et épaisseur équivalentes. Atouts : le bois reste le seul matériau de structure biosourcé, construction bois reconnue pour ses hautes perfor- mances thermiques en hiver, bonne inertie thermique des isolants biosour- cés. Points de vigilance : s’informer sur les classes d’emploi des isolants dans la construction bois pour connaître leur positionnement dans la paroi afin d’éliminer les risques de moisissures. STRUCTURES BOIS ET ISOLATION BIOSOURCÉE Déjà inscrits dans une démarche environnementale en agissant aussi sur le levier de la mise en oeuvre, les blocs béton et briques terre cuite continuent de décarbo- ner leur production visant déjà les enjeux 2050. Les blocs rectifiés sont synonymes d’impact carbone réduits par rapport aux blocs traditionnels en béton. A noter l’utilisation d’isolants biosourcés (mousse ou laine de roche) et solutions isolées RE2020 ready avec gammes d’accessoires adaptées pour répondre aux enjeux des ponts thermiques en collectif. Avec la pose au pistolet pour la terre cuite qui accroît l’économie de ressources et le confort au travail instau- rée par la pose à joint mince, la maçon- nerie a déjà mis le pied dans les enjeux de la RE2020. Et les fabricants décuplent leurs efforts pour décarboner leur pro- duction. La filière terre cuite déjà inscrite dans un Programme usine bas carbone 2050 met en avant production-distribu- tion locale et éco-conception. En outre, les premières démarches favorisant une économie circulaire ont démarré. Atouts : systèmes constructifs connus, réduction des consommations de matières premières et des consomma- tions des ressources, éco-conception, production-distribution locavores. Points de vigilance : reste pénalisé par rapport aux matériaux biosourcés par l’ACV dynamique. LES BRIQUES ET LES BLOCS © FABEMI © STEICO
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