BTR 500
BATIRAMA N°500 I DÉCEMBRE 2021 - JANVIER 2022 27 DOSSIERS CONSTRUIRE DURABLE SPÉCIAL 500 E recyclable et biosourcé Lancé par l’Institut français pour la performance du bâtiment (Ifpeb) et Carbone 4, le Hub des prescrip- teurs bas carbone a publié cet été une étude décryptant la filière des matériaux biosourcés sous l’angle de la neutralité carbone. Les récents arbitrages de la RE 2020 ont mis sur le devant de la scène les matériaux biosourcés mais de nombreuses ques- tions se posent sur le rôle que vont jouer à l’avenir les biosourcés. Les réponses données par cette étude portent sur le potentiel de décarbonation, sur un com- paratif matériaux en termes de coût et d’optimisation des gains ainsi que sur les meilleures pratiques. Le calcul montre par exemple qu’un parquet bois ou le recours à un isolant biosourcé améliore fortement et automatiquement le bilan carbone du bâti. L’étude met en avant un ordre de grandeur général des gains car- bone observés de l’ordre de 60% lorsque les matériaux biosourcés sont substitués et comparés aux autres matériaux d’une même catégorie. Ces gains peuvent atteindre 95% pour un plancher bois, 79 % pour un isolant en fibre de lin et en laine de chanvre et 72% pour un isolant en ouate de cellulose. Il est intéressant de noter que la distance d’approvisionne- ment n’impacte que très peu ce bénéfice. Atouts : Réel potentiel de décarbona- tion, coût maîtrisé en petite hauteur ; Points de vigilance : la formation des entreprises doit se poursuivre pour faire baisser les coûts et garantir la qualité, veiller aux tensions sur l’approvisionne- ment (concurrence avec d’autres usages, comme le bois-énergie). LES CONCLUSIONS DU HUB DES PRESCRIPTEURS BAS CARBONE L’usage de matériaux à faible empreinte carbone, comme les bio- sourcés (bois, paille, chanvre, etc) et les géosourcés (terre crue), est encouragé par l’arrivée de la RE 2020. L’offre est de plus en plus riche avec des filières encadrées par la réglementation et des règles pro (bois, paille, isolants en fibres végétales...). De plus toujours par rapport à la RE 2020, ces matériaux ont un atout en confort d’été du fait d’un déphasage élevé permettant de ralentir les transferts de chaleur. En revanche, il faut tenir compte d’autres critères comme le coût, le temps et le confort de pose, la performance acoustique en particulier entre niveaux qui peuvent conduire à une surépaisseur de plan- chers, l’augmentation de la masse com- bustible, leur sensibilité à l’humidité, etc. Néanmoins affirme le Hub des prescrip- teurs bas carbone : « Selon les calculs et études des bureaux d’étude, un second oeuvre optimisé ayant recours à l’emploi de matériaux biosourcés aura un impact immédiat sur le calcul environnemental d’un bâti traditionnel maçonné ». Évaluer chaque matériau La prise de décision se fait en prenant en compte de nombreux paramètres et en consultant et comparant les fiches FDES de chaque matériau et produit, tout en gardant à l’esprit un objectif global. Les opérations labellisés E+C- viennent illus- trer sur le terrain, le rôle des biosourcés. Exemple : le centre sportif de Casta- net-Tolosan (31) vise la labellisation E4C2 avec une absence totale de béton. La structure bois est isolée en façade avec de la laine de bois et en toiture avec de la laine de cellulose soufflée. En revanche le linoléum prévu au départ en revêtement de sol a été abandonné au profit du PVC en lames autoplombantes non collées qui s’avérait aussi performant d’après les fiches FDES en termes de bilan carbone car recyclé et recyclable. Atouts : gain sur le bilan carbone mais aussi sur le confort d’été et la qualité de l’air. Points de vigilance : les produits doivent être comparés à performance égale, qui peut conduire à des surépais- seurs en façades ou pour les planchers. LES PRODUITS BIOSOURCÉS BOOSTÉS PAR LA RE2020 Un second oeuvre optimisé ayant recours à l’emploi de matériaux biosourcés aura un impact immédiat sur le calcul environnemental d’un bâti traditionnel maçonné. La distance « critique » à partir de laquelle le recours aux matériaux biosourcés devient contre-productif est de 900 km pour la laine de bois et 3400 km pour la ouate de cellulose (en photo), la paille ou le chanvre...
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