BTR 500

BATIRAMA N°500 I DÉCEMBRE 2021 - JANVIER 2022 31 DOSSIERS CONSTRUIRE DURABLE SPÉCIAL 500 E Après des années de communica- tion sur leurs avantages en indivi- duel, les fournisseurs de pompes à chaleur cherchent les solutions pour le collectif. Le décret d’application de la RE 2020 paru début août dernier l’a confirmé : il sera difficile sauf système hybride d’installer une chaudière gaz dans une maison individuelle, émissions de CO 2 obligent. La pompe à chaleur devrait permettre de traiter la grande majorité des situations. En revanche, en collec- tif, un répit est accordé pour quelque temps encore au gaz naturel. Mais d’ores et déjà se pose la question : après 2025, quelles solutions bas car- bone retenir ? Retard du thermodynamique Il faut le rappeler : le retard du ther- modynamique en collectif tient en partie à la dérogation de 15 % sur le niveau BBC de la RT 2012. Destinée à contourner l’obligation d’intégrer une part de renouvelables dans le calcul énergétique pour réduire les coûts de construction, par contre coup, cette démarche négative a démoti- vé les industriels d’une recherche et développement. François Deroche, président de l’Afpac, décline pour- tant quelques pistes possibles. Parmi elles, des pompes à chaleur géother- miques eau/eau connectées sur une boucle d’eau tempéré alimentée par un réseau urbain ou une pompe à cha- leur de type air/eau. Une solution long- temps pratiquée en hôtellerie. Dans les logements, une petite Pac eau/eau produirait chauffage, rafraichissement et eau chaude sanitaire. Avantages : un système efficace et éprouvé, et l’individualisation des consommations d’énergie. Les autres solutions Une pompe à chaleur d’une puissance adaptée à l’ensemble des besoins de l’immeuble qui fournirait de l’eau chaude haute température, et son exploitation avec un module thermique dans chaque appartement pour orienter la chaleur vers le chauffage ou l’eau chaude. On peut aussi coupler une climatisation simple (air-air) pour le chauffage et le rafraîchissement, avec une boucle tem- pérée qui alimenterait la petite pompe à chaleur d’un ballon thermodynamique dans chaque appartement. Des promo- teurs ont déjà retenu les pompes à cha- leur sur un balcon ; mais l’investissement est lourd, et l’entretien pourrait s’avérer compliqué et d’un coût élevé. Parallèle- ment se posent les questions sur le choix des réfrigérants à la fin de la décennie, au regard de leur poids carbone, ren- forcement oblige : continuera-t-on avec des fluides chimiques à bas potentiel de réchauffement climatique (du type R-32) ou choisira-t-on des hydrocarbures tels que le propane (R-290), fluide naturel au GWP de 3 mais classé très inflammable (A3), voire le CO 2 ? Atouts et points de vigilance Efficaces en construction individuelle, les solutions thermodynamiques pour le collectif reposent sur des concep- tions classiques à adapter pour maîtri- ser les charges. La R&D en cours devrait faire émerger de nouvelles solutions techniques. LES PAC AU PIED DU MUR DES BÂTIMENTS COLLECTIFS En collectif, l’installation d’une pompe à chaleur par appartement avec le groupe extérieur sur le balcon a été retenue par Côté Sud Promotion. © DAIKIN

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