BTR 500
BATIRAMA N°500 I DÉCEMBRE 2021 - JANVIER 2022 33 DOSSIERS CONSTRUIRE DURABLE SPÉCIAL 500 E Ces nouveaux gaz parés de vertus environnementales sont à l’écart de l’offre d’énergie. À terme, peuvent- ils s’y inscrire ? Cet été, les textes relatifs à la RE2020 ont confirmé que seul le collectif conservait un potentiel de marché pour le gaz… jusqu’en 2025. Pour- tant, depuis la fin des années 2000, les gaziers disent être capables de propo- ser les combustibles à même de parer toute critique : le biométhane, des gaz de synthèse, et l’hydrogène. Quels sont les intérêts de ces nouvelles solutions ? Concernant le biogaz, il s’agit d’extraire les molécules de méthane des matières organiques en les donnant à digérer aux bactéries dans un réacteur ; on pense aux effluents d’élevages ou aux déchets alimentaires… Le gisement annuel de matières est évalué à quelque 40 mil- lions de tonnes. À la faveur du tri des déchets, en 2050, il pourrait être déve- loppé pour produire un volume annuel de combustible de 90 à 150 TWh… à comparer aux 450 TWh/an issus de la consommation de gaz naturel fossile. La production de gaz de synthèse à partir de végétaux reprend les vieux principes des usines à gaz de ville, les pollutions en moins ; quatre sites européens sont en projets. Quant à l’hydrogène produit par électrolyse, il devrait se développer en parallèle des énergies renouvelables photovoltaïques ou éoliennes pour lisser la production, ainsi qu’en marge des sites nucléaires. Il fait actuellement l’objet d’un enjeu industriel majeur. Une faible empreinte carbone L’impact de cette nouvelle industrie du gaz est aujourd’hui limité. On compte 1200 méthaniseurs, dont un quart injecte sa production dans les réseaux de gaz ; le reste est transformé en élec- tricité. On dénombre 336 sites d’injec- tion (contre 6 en 2014). Par ailleurs, 1200 projets de sites de méthanisation sont en attente d’autorisation ; tradi- tionnellement, deux tiers voient le jour. De fait, le parc de méthaniseur suit une croissance forte, et les capacités d’injection et le volume injecté aussi. En 2020, 0,3 TWh étaient injectés, et fin novembre dernier, ce volume avait triplé et atteint 1 TWh. Pour sa part, GRDF maintient ses objectifs : plus de 70 TWh en 2030 et 330 TWh en 2050. De quoi couvrir les besoins en résiden- tiel. Quels sont les atouts de ces nou- veaux gaz ? Principalement, leur faible empreinte carbone. Selon l’outil de mesure employé, le biométhane affiche 23 ou 44 g de CO 2 /kWh, à comparer au 230 g du gaz naturel. Ainsi, à moyen terme, la filière gaz pourrait-elle ainsi faire son retour en résidentiel ? Atouts et points de vigilance Après le biogaz il y a dix ans, les industriels se lancent dans les projets de produc- tion de gaz de synthèse et d’hydrogène. Ces combustibles bas carbone inscrits dans une économie locale et circulaire ali- menteront des générateurs adaptés pour fournir la chaleur en résidentiel. GAZ : QUEL AVENIR POUR LE BIOMÉTHANE ET L’HYDROGÈNE ? En une dizaine d’années, la France s’est dotée de près de 1 200 méthaniseurs, dont un quart injecte sa production dans le réseau de gaz naturel. © GRÉGORY BRANDEL POUR GRDF
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