BATIRAMA BATIMAT

22 BATIRAMA \ HORS-SÉRIE Actu Batimat Une préoccupation sociétale rarement aidée par l’industrie Dans le passé, les assemblages bois/bois ont toujours permis de réutiliser les éléments de charpente et même l’ancienne « forêt » de Notre-Dame en témoignait. Les choses se sont compliquées avec l’arrivée de l’âge du ciment et du béton armé. On a construit en dur pour durer, même si les exemples de démolitions coûteuses d’ouvrages de moins de 50 ans se multiplient. Du côté du bois, les modes constructifs portés par l’eurocode 5 n’ont pas facilité le désassemblage et longtemps, le bois se prévalait surtout de stocker du carbone. Aujourd’hui, en pleine compétition entre les ACV et dans un contexte de production de matières premières de plus en plus tendu, cela ne suffit plus. Si un système peut se prévaloir d’une réutilisation bas carbone, sa fin de vie est valorisée. Démontable, remontable, transformable… Plusieurs éditions durant, le Japonais Suteki a exposé à Batimat. Lors du congrès Woodrise de Bordeaux en 2017, on apprenait même que le fabricant Japonais Nice Corporation envisage une commercialisationmondiale de son système. Au coeur, des chevilles et des pièces d’assemblage en acier au carbone, sans écrou, boulon ou vis. Bref, un assemblage idéal pour une déconstruction. Du jamais vu en Europe, où ce ne fut toutefois pas simple d‘implanter l’approche. Il a fallu trouver un producteur d’éléments lamellés-collés (EN 14080 et de classe minimale GL24, masse volumiqueminimale de 350 kg/m 3 ), en Autriche, et passer au CSTB une Evaluation technique européenne qui remonte déjà à avril 2013. Suteki Europe s’est implanté à Lier en Belgique et il existe désormais pour la France l’entité Sutekiwood en train de glisser vers l’appellation Kiwood. Sophie Lunard, sa directrice générale, exposait au CIB à Nantes et tout en poursuivant les projets de construction avec bureau d’études, elle développe les ouvrages éphémères basés sur cette solution particulièrement élégante et facilement réutilisable. Petit à petit, le système trouve ses marques et vient enrichir le monde européen de la construction bois. Selon elle, cette solution constructive est démontable, remontable et transformable : « Ki Wood développe deux marques : SuteKi Wood, pour les extensions, surélévations, maisons et immeubles jusqu’à R+4 ou 5 selon les configurations et HighKi Wood pour les bâtiments de grande hauteur, avec de nouveaux connecteurs et l’utilisation également de feuillus issus des forêts françaises. HighKi Wood est en cours d’agrément avec le CSTB. Les tests ont été réalisés, les résultats passent en commission. Nous espérons avoir les agréments officiels courant septembre ».  Jonas Tophoven Monaco : pose des modules Ossabois sur une structure porteuse en bois qui enjambe l’avenue.Tout devra être démonté dans dix ans. Photo © Ossabois La construction à Belleville en coeur d’îlots de 13 logements sociaux pour HSF par Prinvault Architectes avec SNRC Construction s’appuie surtout sur l’approche Kiwood à cause des difficultés de desserte. Une démolition a précédé la construction en cours, et des briques avec toit en zinc intègreront le bâtiment dans son contexte. Mais ailleurs, Kiwood mise fortement sur des constructions éphémères de cachet. Photo © Kiwood

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