BATIRAMA BATIMAT

47 BATIRAMA \ HORS-SÉRIE Marché : sécuriser la pose et le chantier Du côté des entreprises et des artisans, la demande porte sur la facilité et rapidité de pose et sur la maîtrise des chantiers en terme de coûts et de délais. Ainsi le produit de sarking Eurotoit Montagne développé par Recticel Insulation a été conçu pour une meilleure sécurité de pose. L’usage de PU pour le parement de ce panneau thermique présente une meilleure adhérence que le produit classique Eurotoit à parement alu et supprime la réverbération. Eurotoit Montagne est opérationnel depuis 2020 et des chantiers tests ont été réalisés dès l’été 2019. « Le retour des maîtrises d’oeuvre et des installateurs est très positif. Environ 40% de nos ventes sur le segment des chantiers de montagne situés au dessus de 900 mètres d’altitude ont déjà basculé vers cette nouvelle version, sachant qu’environ 80% de notre marché en sarking se fait en zone de montagne », se félicite Jérémy Bouhala, responsable du réseau national de distribution et de construction chez Recticel France. Une réponse croissante des industriels est le hors site à l’exemple de la solution bas carbone Atom Wood sous ATex développée par GA Smart Building. « Préfabriqué en usine, ce plancher est composé d’une dalle mince en béton bas carbone CEM III et de nervures en bois lamellé collé visibles. La portée est de 6 à 12 mètres pour une faible épaisseur de dalle béton de 9 à 10 cm. Le profil de la dalle béton est dessiné avec des encoches successives afin de réduire la retombée des poutres », met en avant Caroline Morin, référente industrialisation chez GA Smart Building. Le marché visé est celui du neuf et des bureaux, où les solives laissées apparentes sont appréciées, et deux beaux projets tertiaires ont démarré avec ce nouveau produit. Plancher préfabriqué pour tertiaire AtomWood avec dalle mince en béton et poutres en bois lamellé collé © GA Smart Building Témoignage : Michel Veillon, directeur général d’Ossabois Quels sont les enjeux qui pèsent sur le gros oeuvre ? Le bas carbone et plus généralement les différents enjeux environnementaux de la construction, ainsi que la nécessité d’aller plus vite avec une pression croissante des délais sur les projets. Il faut aussi intégrer l’évolutivité du bâtiment et sa fin de vie en prenant en compte la réglementation REP sur la récupération et le traitement des déchets, qui se met en place au 1er janvier 2023, avec l’idée d’arriver à atteindre une certaine aisance dans la gestion de la fin de vie. Au final domine la nécessité de construire plus léger et la légèreté implique une réduction de l’impact carbone et une prise en compte facilitée de différentes problématiques comme l’inflation sur les matières premières, la disponibilité des matériaux... Quelles réponses apportées à ces enjeux ? Désormais, les immeubles sont de plus en plus construits en structure poteaux poutres, limitant à la structure filaire l’usage du matériau, que ce soit du béton, du bois ou du métal. L’absence de refends structurels facilite la conversion par exemple du tertiaire en logements ou hôtels. Le principe est de dissocier la structure de l’enveloppe avec un remplissage léger aux fonctions adaptées et optimisées (thermique, acoustique, feu...). Les planchers ont aussi évolué avec du béton alvéolaire ou mixte bois/béton, entraînant là aussi une forte réduction de la quantité de matériaux utilisés. Au global, grâce à ces innovations, jusqu’à 5 à 10 fois moins de béton est utilisé par rapport à ce qui se faisait traditionnellement. D’autres axes d’innovations ? Certains éléments peuvent être coulés en place mais sinon le recours à la construction hors site d’éléments tels que les prémurs, précadres, poteaux et poutres, planchers, etc, permet d’avoir un chantier mieux préparé notamment grâce à l’usage du BIM, réduit les délais jusqu’à 60 % et apporte une réponse à la pénurie actuelle de main d’oeuvre. Une autre évolution est celle de la mixité des matériaux, qui existait déjàdans lepassé, sur l’exemplede l’immeuble parisien type de 1900, qui avait du métal en structure, du bois structurel et pour les planchers, un parement pierre et des refends en briques ou pierre. Depuis une décennie, l’usage du bois structurel, en ossature ou en panneaux CLT, s’est répandu et se trouve encouragé dans le cadre des constructions réalisées pour les JOP 2024. Ainsi on va trouver une structure poteaux poutres bois ou béton, des planchers mixtes béton-bois ou tout bois, des façades légères de type MOB très efficaces thermiquement et éventuellement quelques murs de refend, des circulations ou parties communes en béton.  François Ploye

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