BATIRAMA BATIMAT

51 BATIRAMA \ HORS-SÉRIE Des prix en dents de scie Plus techniques, les innovations ont certes un coût, mais dans la valse des prix des matières premières observée depuis des mois, la bonne nouvelle est que le recours aux matières premières locales (dans le cas des biosourcés) ou à des produits recyclés plus ou moins localement permet de limiter les hausses. Dans le cas des isolants biosourcés, qui connaissent une croissance exponentielle depuis 5 ans (+ 87% des volumes entre 2016 et 2020 et une trajectoire au moins équivalente depuis, grâce à la RE 2020 notamment), les prix ont même largement chuté avec la massification de la production (+ 58% du chiffre d’affaires sur la même période). Leur part sur le marché de l’isolation (autour de 10%) pourrait doubler d’ici 5 ans. Quoi qu’il en soit, la hausse des coûts de l’énergie et de certaines matières premières s’inscrit dans la durée. « Les artisans ont tout intérêt à mieux valoriser leur savoir-faire pour réduire la dépendance aux marges réalisées sur les produits et solutions vendus » indiquait récemment Benoît Bazin , DG de Saint- Gobain, en évoquant les difficultés rencontrées par les entreprises de pose pour répercuter les hausses de prix. © Emilie Wood Trois questions à Guillaume Loizeaud, directeur du Mondial du Bâtiment. « Le salon présente une part importante de nouveautés françaises » Quelles grandes tendances avez- vous notées parmi les offres des exposants, et notamment dans les produits, solutions et services liés au second oeuvre ? Cette édition se distingue d’abord par une forte dynamique d’innovation sur les trois salons rassemblés au Mondial du Bâtiment, avec plus de 170 nouveaux produits et solutions. Ensuite, un changement majeur par rapport à l’édition de 2019, est sans conteste cette démarche commune à tous les exposants pour réduire l’impact sur le climat de l’activité construction, tant au niveau de la fabrication des produits que dans leur mise en oeuvre, leur utilisation et leur fin de vie. L’économie circulaire est un sujet largement présent. Cette tendance s’exprime soit par des produits et solutions destinés à répondre spécifiquement à des préoccupations environnementales, soit par des compléments à des gammes qui répondent à d’autres thématiques, comme l’amélioration des conditions de travail, l’amélioration de la performance des solutions et du confort des utilisateurs finaux, mais avec une dimension environnementale supplémentaire. Pour ce qui est du second oeuvre, par exemple, la majorité des fabricants d’isolants traditionnels disposent désormais d’une gamme de produits à base de recyclé ou de biosourcé. A leur suite, d’autres industriels font des efforts, comme Technal qui remplace dans certaines de ses menuiseries les barrettes de polyamide par un liège recyclé. Donc pas de sujet disruptif pour cette édition mais une accélération de cette préoccupation environnementale, avec des produits et solutions qui deviendront les standards de demain. Comment percevez-vous la situation des industriels de la construction par rapport à la situation des marchés ? Les augmentations de prix des matières premières et de l’énergie, les aléas dans les approvisionnements perturbent- ils leur participation au salon ? Dans un contexte de tension sur la disponibilité des matières premières et sur le prix des énergies, les entreprises ont besoin de rencontrer leurs clients et d’échanger de visu pour rassurer, expliquer, fidéliser. Plus de 100 grandes entreprises leaders reviennent sur Batimat 2022 et plus de 600 des 1200 exposants enregistrés* sont de nouveaux entrants ; une augmentation significative, comparé aux éditions précédentes, où les nouveaux exposants représentaient environ un tiers des stands. Parmi eux, beaucoup sont des sociétés françaises, et là encore, elles sont plus nombreuses que lors des éditions précédentes. D’une part, la crise sanitaire a restreint les déplacements internationaux jusqu’il y a peu, voire, dans certains cas, les rend encore impossibles. D’autre part, nous avons particulièrement sollicité les entreprises françaises et notre nouvelle formule, qui ramène le salon dans Paris, à la Porte de Versailles, et avec une taille de stand limitée à 99 m² qui en réduit le coût, les a particulièrement séduites, ce sont nous sommes très satisfaits. Qu’attendez-vous de la fréquentation du salon nouvelle formule ; les artisans et PME répondront-ils présents ? Les artisans et PME représentaient 100 000 visiteurs en 2019, soit un tiers de la fréquentation ; ils forment traditionnellement le gros du visitorat. Même s’il est encore un peu tôt pour l’affirmer à deux mois de l’échéance, je suis persuadé qu’ils resteront la catégorie la plus importante cette année aussi et qu’ils apprécieront l’édition 2022, avec ses nouveaux exposants et des nouveautés Made in France qu’ils découvriront notamment dans l’espace Innovation. *fin juillet  Emmanuelle Jeanson

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