BATIRAMA BATIMAT

55 BATIRAMA \ HORS-SÉRIE Un marketing adapté La gamme d’EchoBarrier est principalement basée sur deux modèles : un de 2 m de haut par 1,3 m de large de moins de 4 kg, l’autre de 2 m de haut par 3,5 m de large, ce dernier pesant 9 kg. Le principe de pose est simplifié à l’extrême : des oeillets pour les accrocher aux grilles de chantier par des crochets. Il est ainsi possible de constituer des parois d’une dizaine de mètres de hauteur. La modularité du produit conduit aussi à décliner les usages. Le catalogue compte des modèles de tentes pour couvrir le bruit des activités de découpe. Le produit peut aussi protéger des groupes électrogènes. Les nouveautés s’orientent vers un angle de panneaux, le V1, pour protéger les travaux de sciage ou de démolition, ainsi qu’une couverture spécifique pour brise-roche. Portée par le distributeur Kavik, basé à Rouvroy (Pas-de-Calais), la commercialisation repose sur la prescription par les collectivités à travers le cahier des charges des marchés publics. Le marketing est aussi porté par des vidéos d’installations. EchoBarrier mène des négociations avec les loueurs nationaux.  Bernard Reinteau Parole d’expert : Rémi Lemas, directeur du service matériel chez Eiffage Construction Revoir l’équipement des compagnons sous l’angle du développement durable Pour le responsable de cette major, durabilité, économie d’énergie et ergonomie au travail sont les maîtres mots. Quelles caractéristiques majeures ont selon vous le plus fortement évolué au cours des trois dernières années ? J’en citerais trois. D’abord, tout ce qui améliore la durabilité, la pérennité du matériel. On peut citer les banches à peau en inox, stockables à l’extérieur sans risque de corrosion et plus faciles à nettoyer au retour de chantier. Ensuite, des réponses en matière d’économie d’énergie, comme les bases-vie mieux équipées et monitorées, et de recyclage des matériels en fin de vie. Enfin, une ergonomie qui permet une plus grande facilité d’utilisation des équipements et une prévention des risques d’accidents. Nous rencontrons ces innovations sur les banches de coffrage où les protections sont renforcées, sur les accès dotés de trappes automatiques, sur les serrages équipés de boîtiers de décompression qui limitent l’effort au décoffrage. On les trouve aussi sur les grues à tour qui sont désormais équipées d’un ascenseur dans le mât, d’une cabine climatisée et de caméras orientées sur les points à risques où les compagnons accèdent lors de la maintenance… Quels sont vos principaux critères de choix des matériels et équipements ? Outre les prix, et ces notions de durabilité et de réponse à la pénibilité, il faut aussi attirer les collaborateurs en garantissant une « qualité de vie » dans les bases- vie. Cela passe par le confort – le chauffage, la climatisation, les équipements sanitaires –, et comprend l’équipement des réfectoires – des appareils de cuisson aux réfrigérateurs jusqu’à leur surface, pour donner de l’espace entre les tables – et à l’hygiène – un service de blanchisserie assure le nettoyage des vêtements de travail. Quels sont les impacts, en termes d’achats de matériels et d’équipements, des nouveaux modes de construction, notamment le hors-site ou la structure bois ? Ces évolutions modifient le besoin d’équipements. Dans le cas du hors-site, selon la taille des éléments préfabriqués, il faut des étaiements et élingues plus résistants… Il faut surtout informer des précautions à appliquer en raison du gabarit et du poids des sous-ensembles à regrouper. Mais les compagnons apprécient ces chantiers parce qu’étant en filière sèche, ils sont plus « propres » de par le process industriel dans lequel ils s’inscrivent. Même chose pour les structures bois, il faut des outils de montages et d’assemblage – perceuses, visseuses, tronçonneuses… – qui demandent aussi des formations spécifiques. Quelles attentes d’innovations exprimez-vous auprès de vos fournisseurs ? D’abordqu’ils nous accompagnent dans nos démarches bas carbone et de développement durable. Je citerais quelques initiatives intéressantes. Notamment Hussor qui propose une banche isotherme pour les bétons à base de ciment CEM III, connus pour leur prise lente. En associant un chauffage par résistance électrique et une isolation du coffrage, on peut accélérer la prise et démouler dès le lendemain. Un test a eu lieu à Metz et nous allons conduire une opération bas carbone sur le Village des Athlètes de Paris 2024. Au titre de la durabilité, on peut noter l’abandon du contreplaqué, à usage unique en extensions de passerelles, pour des panneaux en composite d’une durée de vie de cinq à dix ans. Même chose pour le démoulage : le « sans huile » est atteignable avec les banches à électrolyse ; la procédure est encore compliquée. Pour ce qui concerne les bases de vie, les outils de gestion peuvent permettre de les gérer plus intelligemment, d’éviter les surconsommations et d’assurer leur utilisation optimale. Dans un premier temps, il faut viser 15 à 20 % d’économies d’énergie, à terme, 20 à 30 %.  Bernard Reinteau

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