BATIRAMA - ARTIBAT OCTOBRE 2023
30 BATIRAMA \ Salon Artibat Octobre 2023 Portrait Derrière le message principal de l’habitat sain se déploieunedémarchede fournisseur éco-responsable. Cette année, FP Bois, nommé d’après les initiales du fondateur, Félix Plantier, fête ses 70 ans d’activité de seconde transformation du pin maritime, marqués notamment par l’arrivée de la quatrième génération des Plantier au sein de l’entreprise. Une véritable entreprise familiale à l’Allemande qui invite à mettre en valeur le talent d’entrepreneur pour laisser entrevoir un avenir encore plus glorieux. Il y a de quoi le faire en France, dans le Sud-Ouest, et dans le bois, quand on constate à quel point le tissu industriel y est fragile et dépersonnalisé. Histoire du parquet-lambris landais De fait, l’entreprise familiale landaise n’est pas un long fleuve tranquille. Du moins, ça ne l’est plus depuis le 21 e siècle. Eric Plantier, petit-fils de Félix, se rappelle du temps où une trentaine de producteurs landais de parquet-lambris produisaient bon an, mal an, 20 millions de m 2 . Cette régularité était même citée dans les écoles de marketing. Après les incendies dévastateurs de l’après-guerre, le massif avait encaissé le déclin de la production de térébenthine par ces 30 glorieuses de la reconstruction et de la consommation. Les Plantier disposaient déjà d’une scierie depuis un trentaine d’années, et Eric Plantier, membre du bureau de la FNB, aurait tout aussi bien pu tabler sur une célébration de centenaire. FP Bois est pourtant connu surtout pour cette offre de seconde transformation amorcée en 1953. En fait, FP Bois fête surtout, aujourd’hui, le fait d’être encore là. Dans les Landes, il ne reste plus que quatre fabricants concurrents, qui produisent 5 millions de m 2 . Les tempêtes de 1999 et 2009 ont décimé 40% de la forêt landaise. Le parquet-lambris landais a entamé une descente aux enfers après des décennies où il représentait une solution obligée, notamment pour des aménagements de combles. Aujourd’hui, il n’existe même plus un tissu industriel qui permettrait de faire des actions nationales de marketing pour changer la perception de cette option de bois français ou local à carbone négatif. De Verniland à Pure Home Par contre, FP Bois est devenu un modèle national de l’industrie du bois. Son chiffre d’affaires de 40 millions est respectable, sa part d’export de 30% est enviée et FP Bois représente l’essence même de la scierie qui évolue vers le marché des produits finis. La première grande étape, rappelle Eric Plantier, a été, à un moment où le marché glissait vers le bas prix et les produits bruts déclassés, de commercialiser des produits vernis, générant la marque Verniland très implantée dans les négoces. Pourtant, aujourd’hui, FP Bois abandonne cette marque et la remplace par celle de Pure Home. Que s’est-il passé ? L’esprit du temps fait que le mot vernis dans Verniland attire moins, de même que les distributeurs insistent aujourd’hui sur une démarche notée de RSE de la part de leurs fournisseurs. Un changement de nom dûment pesé, qui donne à la récente innovation sanitaire de FP Bois la même valeur que jadis le passage du brut au verni. Pure Home renvoie à un brevet et l’un et l ’autre couvrent l’Europe et aussi des pays lointains comme le Japon où FP Bois est implanté depuis longtemps. Sans doute, sans la Covid, la réorientation de la gamme aurait eu lieu un Artibat plus tôt. Aujourd’hui, l’attention est accaparée par le climat, la forêt, le carbone. Et pourtant, la démarche cadre bien avec un nécessaire repositionnement du parquet-lambris landais. Eric Plantier : «nous subissons depuis deux ans l’effet systémique de la tempête de 2009. Le pin sur pied landais valait en gros 30 euros/m 3 , il est passé à 55 voire 60 euros/m 3 ». Des investissements pour contrer la hausse des prix La réaction de FP Bois, c’est d’investir dans une déligneuse automatique (7 millions d’euros) afin de mieux exploiter la matière : «Nous avons désormais un peu de recul par rapport à la machine, même si elle ne fonctionne encore qu’ à 70% de ses capacités. Le gain de matière n’est que de 1 à 2%, même si cela est considérable quand on transforme 100.000 tonnes par an. Comme les pins ne sont plus ébranchés, la déligneuse permet d’optimiser la découpe des planches pour aller chercher les meilleures largeurs avec le moins de nœuds. En même temps, les nœuds plaisent plus qu’avant». FP Bois réinvente l’aménagement en bois Eric Plantier, le fils face à un marché constamment houleux. Le complexe industriel de FP Bois côté Mimizan, désormais enrichi d’un hall de délignage.
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