La prochaine application du Compte pénibilité, dont les professionnels du BTP se seraient bien passés, aura eu le mérite de faire travailler ensemble les acteurs de la construction. Leur objectif : améliorer les conditions de travail (et donc, diminuer les facteurs de risque qui seront être pris en compte pour définir la Pénibilité).
Parmi les facteurs de risques, le législateur retient, outre les postures difficiles, les manutentions manuelles de charges. Or, les blocs ciment standards de maçonnerie atteignent le poids « fatidique » de 20 kg, un poids à ne surtout pas dépasser car considéré comme « inacceptable » par la nouvelle loi du compte Pénibilité.
Ainsi tout récemment, à l’occasion des Rencontres des Métiers du gros oeuvre organisées par la FFB à Toulouse, le 11 septembre, les organisations professionnelles en présence* ont signé une charte de progrès pour la pose des blocs béton.
Dans ce document, les trois protagonistes valorisent en termes d’amélioration des conditions de travail la fabrication, d’une part, et l’utilisation, d’autre part, de solutions constructives performantes.
Ainsi, la Fédération de l’industrie du béton, FIB Blocs, établira et tiendra à jour un état des lieux de l’offre de ses adhérents relative aux différents types de blocs béton (caractéristiques techniques, poids, dimensions, mode de pose, disponibilité).
Elle incitera également à la prise en compte des critères ergonomiques dès la conception des produits (sur la base des prescriptions pour les manutentions manuelles établies par l’Union de la Maçonnerie et du Gros Œuvre -FFB et l’OPPBTP).
De son côté, l’Union de la maçonnerie et du gros oeuvre (FFB) communiquera autour de cet état des lieux et incitera les entreprises de maçonnerie à choisir les solutions les plus faciles à mettre en œuvre. Il s’agit notamment d’encourager le recours à des blocs béton dont le poids n’excède pas 20 kg (hors contraintes réglementaires et normatives spécifiques).
Quant à l’Organisme professionnel de prévention du BTP, (OPPBTP), il apportera son expertise technique et ses outils d’accompagnement des entreprises. Une action de sensibilisation des maîtres d’ouvrage, des maîtres d’œuvre ainsi qu’en direction des Centres de formation d’apprentis (CFA) du BTP est également au programme.
La charte conclue entre l’Union maçonnerie gros œuvre-FFB, Fib Blocs et l’OPPBTP identifie enfin une piste prometteuse en termes d’amélioration des conditions de travail : l’utilisation de la maçonnerie de blocs à coller ou de blocs à pose à sec.
Par rapport à une solution traditionnelle maçonnée, ces techniques permettent une mise en œuvre plus aisée. Considérant qu’elles sont toutefois peu répandues, les partenaires de la charte s’engagent à en améliorer la connaissance, à compléter les ressources documentaires si nécessaire.
Rappelons enfin que l’Union maçonnerie gros œuvre a déjà signé une telle charte avec les fabricants de briques en septembre 2014 afin d’encourager le développement de produits plus faciles à mettre en œuvre.
*l’Union de la Maçonnerie et du Gros Œuvre de la FFB, le groupe Fib Blocs de la Fédération de l’Industrie du Béton et l’Organisme Professionnel de Prévention du BTP (OPPBTP)
Légende : Jean Tarbes, OPPBTP, Didier Brosse, UMGO-FFB et Jacques Charton, FIB Blocs