Siniat, l’un des trois fabricants leaders en France sur le marché de la plaque de plâtre (330 millions d’euros de CA, 14 sites de production et 1120 employés en France) présente une étude inédite.
Objectif : tester en conditions réelles (1) l’efficacité de sa gamme de plaques de plâtre lancée en 2011 (Prégy Air) destinées à améliorer la qualité de l’air intérieur, en absorbant les formaldéhydes. Rappelons que le Formaldéhyde, un composé organique volatil (COV) est l’un des principaux polluants de l’air intérieur : il a été classé comme substance cancérogène en 2004.
Or, cette nouvelle étude trouve son intérêt à l’heure où le processus législatif s’accélère en imposant la surveillance de la qualité de l’air intérieur dans certains établissements recevant du public sensible. Ainsi, les crèches et établissements de la petite enfance seront concernés dès janvier 2018, puis les écoles en 2020 et enfin, tous les établissements recevant du public à partir de 2023.
Face à ces nouveaux enjeux, l’industriel a mené trois études entre 2013 et 2017, les deux premières ayant été confiés à scientifique spécialiste de qualité de l’air et la 3e à un laboratoire indépendant, Wessling, afin de compléter les résultats des deux premières études.
« Nous devions apporter des réponses fiables à nos clients et comprendre nous-mêmes le phénomène car beaucoup de choses se disent à ce sujet » explique Mickaël Jahan, responsable homologation et essais, chez Siniat.
En effet, et parmi les questions posées par les clients sur les plaques dépolluantes, reviennent souvent celles liées à leur efficacité réelle, leur durabilité dans le temps mais aussi, sur le processus chimique lui-même. On peut, en effet, se demander en quoi se transforment les formaldéhydes captés dans la plaque de plâtre…
Autres questions posées, auxquelles l’étude a voulu répondre : peut-on appliquer des peintures sur les plaques concernées ? et quel effet, aura l’application d’une peinture dépolluante sur une plaque elle-même dépolluante ?
L’industriel peu donc apporter certaines réponses très claires à sa cible professionnelle mais aussi au grand public, qu’il vise également à travers cette étude : la durée d’efficacité de ses plaques peut être garantie sur plus de 50 ans et le taux de captation des Formaldéhydes peut atteindre 80 %, quels que soient la température, l’humidité et les pics de pollution observés.
Le facteur ventilation joue cependant sur ce taux d’absorption des COV puisque l’efficacité moyenne d’épuration des plaques atteint 71 % sans ventilation et 65 %, avec ventilation, en présence de la source des formadéhydes (et de 76 % après le retrait de la source).
Autre réponse apportée par l’industriel : avec la plaque Air, on constate peu de relargage des polluants captés ; « ils sont réellement transformés en molécules différentes et restent bloqués dans les matériaux. On aura seulement un petit rejet de vapeur d’eau à terme » assure Mickaël Jahan.
Enfin, l’application d’une peinture microporeuse sur les plaques en question ne modifient pas leur comportement. « Le taux de destruction des formaldéhydes constatée est de 95 %, quelle que soit la peinture appliquée » explique l’expert. Attention en revanche, une peinture non microporeuse, dite fermée, n’aura pas de si bons résultats en raison d’un relargage des COV dans l’atmosphère. Idem, a fortiori, l’application d’un revêtement carrelé sur une telle plaque n’aurait pas beaucoup de sens, privant cette plaque de son efficacité dépolluante.
Enfin, une peinture anti COV associée à une plaque dépolluante garantit une meilleure efficacité du système. « Cette association permet surtout d’éviter tout relargage des polluants » insiste Michael Jahan.
Nul doute que cette étude permettra au fabricant et à ses concurrents (qui proposent des systèmes à base de plâtre dépolluants similaires) de rassurer le marché professionnel mais aussi le grand public, sur la pertinence de ce type de solutions dont les ventes demeurent encore marginales (5 % des ventes de Siniat).
« Notre technologie a été développée prioritairement sur des plaques BA 18 haute dureté pour construire des cloisons dans les établissements recevant du public » explique Michael Jahan. Mais, Siniat propose également des plaques standards (BA13) dotées de la technologie Air destinées à l’habitat.
« L’un de nos objectifs sera de convaincre le grand public de la pertinence de cette solution, même si elle s’avère un peu plus coûteuse, (+ 15 à 20 % le m2) car l’enjeu de la santé demeure primordial » conclut l’expert.
(1) Trois cellules de 24 m2, chauffées et ventilées ont été construites avec des plaques de la gamme Siniat, posées en plafonds et cloisons. Les phases de test ont duré 6 mois, avec plusieurs types de revêtements sur les plaques et des variations de température pour tester les effets climatiques en été (jusque 35°) et en hiver. La source de Formaldéhyde pour des concentrations de polluants (jusqu’à plusieurs centaines de μg/m3) provenait de panneaux bois agglomérés, posés sur des rails et équipés de capteurs passifs Radiello.