Dans un contexte de maîtrise des dépenses énergétiques et de prise de conscience des enjeux environnementaux, l’énergie solaire est un marché porteur d’avenir : en toiture, façade, verrière, en garde-corps, brise-soleil… tout est aujourd’hui techniquement possible.
La seule contrainte, pour que le système soit efficace, est de respecter quelques règles simples de conception et de mise en œuvre :
Concernant le photovoltaïque, un des grands enjeux est l’amélioration du rendement des cellules qui, en l’état actuel, n’atteint que 30 % et uniquement en laboratoire…
Ce qui n’empêche pas les industriels d’innover avec des solutions techniques qui jouent la carte de l’intégration au bâti ou de la légèreté pour se mettre en œuvre sur des toits à faible pente et limiter les renforts de charpente…
Germain Gouranton, Vice-président d’Enerplan en charge du photovoltaïque |
La plupart des problèmes repérés à la mise en œuvre proviennent justement du fait de cette interface entre plusieurs métiers : couvreur/ façadier + électricien ou couvreur/ façadier + chauffagiste/plombier.
Le professionnel installant par exemple les panneaux photovoltaïques doit donc être formé aux règles de l’Art concernant le travail en hauteur et les risques de chocs électriques. Il est donc conseillé de cumuler les deux compétences nécessaires à l’installation du système, d’autant que le marché est axé sur des solutions en intégration plutôt qu’en surimposition.
En mise en œuvre en toiture il faut, par exemple, insister sur la solidité de la fixation des panneaux sur la charpente, sur le remplacement systématique des liteaux ou voliges existant destinés à recevoir les panneaux, sur l’intérêt d’une conception avec une double barrière d’étanchéité, sur l’obligation de ne prévoir aucun organe de fixation dans la zone d’écoulement des eaux.
A noter qu’une certification / qualification Qualibat sur les systèmes photovoltaïques IAB (intégration au bâti) ou ISB (intégration simplifiée au bâti) est attendu d’ici fin 2012.
Installés en toiture, façade, verrière, brise-soleil… les panneaux solaires existent dans toute une gamme d’éléments, formes, couleurs… pour convertir l’énergie solaire en électricité via des cellules semi-conductrices et un onduleur électrique.
Une installation photovoltaïque se compose de plusieurs modules (connectés en série) posés en surimposition ou intégrés au bâti.
Dans ce dernier cas, les panneaux se substituent aux éléments d’enveloppe traditionnelle (éléments de couverture ou de bardage, mur-rideau, garde-corps, allège, verrière, système d’étanchéité en toiture-terrasse…).
A ce titre, ils doivent donc répondre aux mêmes exigences de construction demandées à ces ouvrages et, selon la solution choisie, assurer la fonction de clos, de couvert, de sécurité, d’isolation, de protection contre le soleil.
L’installation fait appel à plusieurs corps de métiers : façadier / couvreur pour la pose du module et électricien pour le raccordement électrique.
Côté mise en œuvre, il faut porter une grande attention à l’étanchéité de la façade ou de la couverture (passage des fixations, des câbles, jonction des modules entre eux avec les éléments de couverture), au comportement mécanique des équipements (qualité et dimensionnement des supports pour assurer la résistance au vent), à la ventilation en face arrière des modules (un défaut de ventilation engendre une élévation de température des modules et une baisse de rendement).
Pour réduire les pertes dans le circuit, l’installation doit être conçue de façon à limiter la distance entre l’installation photovoltaïque et le poste électrique.
L’onduleur (qui transforme le courant continu produit par les modules en courant alternatif identique à celui du réseau) est à positionner dans un endroit accessible, sec et ventilé et dimensionné en fonction du niveau de fonctionnement requis (son implantation et son dimensionnement ayant une influence sur le rendement de l’installation).
Concernant le choix des matériels, il est préférable d’utiliser les kits complets proposés par les fabricants en respectant les prescriptions de mise en œuvre.
Intérêts :
l’intégration au bâti (en toiture et sous condition en façade) permet de bénéficier de la prime d’intégration lors de la revente de l’électricité à ERDF.Limites :
ERDF doit rajouter un compteur spécifique de production au niveau du compteur consommateur.
Posés en façade ou en toiture, les capteurs solaires thermiques permettent de chauffer l’eau chaude sanitaire (CESI), voire de venir en soutien au circuit de chauffage (SSC).
Une installation solaire s’articule autour de trois éléments : les capteurs qui récupèrent l’énergie solaire et la convertissent en chaleur ; un ensemble de régulation et de circulation dans lequel va circuler un fluide caloporteur, un ballon d’eau (300, 500, 750 l…) qui va stocker l’énergie thermique ; un mitigeur thermostatique pour réguler le débit et la température de l’eau sortant du ballon ; une énergie d’appoint (intégrée ou non au ballon) pour un complément de production d’eau chaude.
Où placer les capteurs ? Les capteurs se mettent en œuvre de plusieurs façons : verticalement en façade ou horizontalement en toiture montés sur un châssis de toiture (la couverture existante restant intacte) ou encore intégrés à la toiture (les capteurs remplaçant alors une partie des matériaux de couverture).
Parallèlement aux capteurs rectangulaires (surface moyenne 2,5 m2), des fabricants proposent des tuiles solaires (dont le format s’adapte aux dimensions des tuiles de leur gamme) ou encore des capteurs en tout point identiques aux fenêtres de toit.
L’installation des capteurs fait appel à deux corps de métiers : le couvreur pour la pose du module capteur et le chauffagiste pour l’installation du module système avec le raccordement des panneaux au ballon de stockage et au système de régulation par l’intermédiaire d’un réseau de canalisations.
Lorsque les capteurs plans sont intégrés à la toiture, le couvreur doit veiller à assurer une étanchéité parfaite à l’eau et à l’air de la couverture en installant notamment des tôles périphériques d’étanchéité au pourtour du capteur et en posant un écran de sous-toiture.
Pour le passage des canalisations, il faut également prévoir de rajouter une tuile chatière autre que celle de la ventilation. A noter que pour faciliter la mise en œuvre, les fabricants proposent des packs “prêts-à-poser” dans lesquels tous les accessoires de montage sont prévus (éléments de fixation, accessoires d’étanchéité pour les capteurs intégrés, châssis pour les montages en terrasse ou façade…).
Intérêts :
une technologie bien maîtrisée pour une réponse à la carte : installation à éléments séparés (à circulation forcée autovidengeable ou avec circuit bouclé) ou en version monobloc.Limites :
l’investissement initial reste non négligeable malgré le crédit d’impôt.
Il existe principalement deux grandes familles de panneaux solaires photovoltaïques.
Deux types de capteurs sont commercialisés, capteurs plans ou, plus performant (rendement supérieur de 30 % environ) tubulaires sous vide.
Il existe un DTU pour les systèmes solaires thermiques mais pas encore pour les systèmes photovoltaïques. A noter qu’un cahier des bonnes pratiques de mise en œuvre est en cours de finalisation par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (Cstb).
Cependant, pour chaque offre, solution, produit faisant appel à des composants (tailles des cellules, kit d’intégration) qui lui sont propres, il est indispensable de se référer à l’Avis technique. Dans le domaine du photovoltaïque, certains produits disposent d’un Pass’ Innovation.
Délivré par le Cstb, ce dispositif volontaire atteste d’une première évaluation technique du produit avant la mise en place d’une procédure d’Avis technique, assez longue.
Source : batirama.com / Virginie Bourguet