Transformer la lumière en électricité, voilà le phénomène qu’a découvert le physicien français Alexandre Becquerel en 1839. Le marché du photovoltaïque explose. Une augmentation de 150 % a été enregistrée de 2005 à 2006, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). En France, on a installé pour 14,4 MW de modules photovoltaïques en 2006. C’est en Corse et dans les DOM que le marché est le plus florissant. Ce domaine est encore mal compris, pourtant le principe n’a rien de bien compliqué.
Panneau : quel rendement ?
Un panneau solaire est composé de cellules photovoltaïques reliées entre-elles en série ou en parallèle. Plus le nombre de cellules est élevé, plus les panneaux produisent. La puissance des panneaux est indiquée en Wc (watts-crête), ce qui correspond à la production maximale avec un ensoleillement standard de 1?000?W/m² par une température de 25?°C. Le rendement d’un panneau est lié au pourcentage d’énergie qu’il peut restituer par rapport à celle qu’il a reçue. Ainsi, si une cellule, exposée à 10 W d’énergie solaire, produit seulement 1?W en retour, alors son rendement est de 10?%. L’installateur devra évaluer les contraintes géographiques du chantier. Une bonne appréciation de ces paramètres donnera le meilleur résultat.
Source: batirama.com / L. D.
Solution 1 : Les panneaux amorphes les moins chers
Leur rendement est plus faible que les panneaux à cristaux, entre 5 et 12 %, mais ils sont capables de produire de l’énergie par faible luminosité. Leur principal atout reste le prix, moins élevé que les précédents. Ils sont également plus écologiques à fabriquer car leur conception demande moins d’énergie et leur support est peu coûteux du fait qu’il est réalisé avec des matériaux simples. Ces panneaux amorphes perdent environ 20 % de leur puissance au cours des trois premières années, mais plus rien par la suite pendant toute leur durée de vie qui est supérieure à 15 ans. Pour une puissance donnée, on compense la faible productivité par une surface de panneaux plus importante, le surcoût dû au nombre de modules installés palliant leur faible rendement. On privilégie donc ce type de solution pour les installations de faible puissance. Côté mise en œuvre, les règles de pose sont les mêmes que pour les panneaux à cristaux. Enfin, citons les panneaux souples, qui s’intègrent parfaitement aux architectures les plus diverses.
À RETENIR :
Intérêts : ils sont actifs par temps couvert?; ils sont moins chers que les panneaux à cristaux.
Limites : leur rendement est faible.
Solution 2 : Les panneaux à cristaux?: les plus utilisés
Pour résister aux intempéries pendant toute leur durée de vie, les cellules photovoltaïques sont collées sur une feuille d’EVA et recouverte, sur la face avant, d’une vitre solaire trempée et sur l’arrière d’une feuille de plastique de tedlar ou d’une seconde vitre.
Leurs cellules sont taillées dans un grand et unique bloc de cristal. Ils bénéficient d’un très bon rendement, autour de 17 % en moyenne, mais présentent l’inconvénient de coûter cher à l’achat et de produire peu d’énergie sous un éclairement réduit (par temps couvert). Les polycristallins, ou multicristallins se distinguent grâce aux formes de cristaux visibles en surface. C’est à partir du recyclage de composants électroniques que sont fabriquées leurs cellules. Avec un rendement de l’ordre de 15 %, ils coûtent moins cher que les précédents, et ce sont les plus utilisés pour les installations de forte puissance. Ces deux types de panneaux perdent progressivement de leur puissance tout au long de leur durée de vie, qui est tout de même de plus de 20 ans.
Quelle mise en œuvre ?
La position idéale pour un panneau solaire photovoltaïque est une orientation plein sud avec un angle de plus ou moins 30° suivant la région d’installation. Si l’habitation est mal exposée, alors plusieurs solutions sont envisageables :
• l’installation au sol sur un châssis, avec une exposition au sud et un angle de 30°?;
• l’installation en toiture, quant à elle, suppose de respecter les règles de base. En effet, on ne positionne jamais de panneaux directement sur les tuiles ou ardoises, car la chaleur les endommagerait gravement. Il est impératif de les surélever en respectant une lame d’air de 20 cm au minimum?;
• l’installation des modules photovoltaïques en lieu et place des éléments de couverture peut être envisagée.
À RETENIR :
Intérêts : ils ont des rendements élevés.
Limites : leur productivité est plutôt limitée par faible luminosité.
C’est parce qu’en tant que négociant, il se trouvait face à des installateurs qui lui demandaient trop souvent conseil que David Manez s’est décidé à passer de l’autre côté de la barrière. «?Aujourd’hui beaucoup d’installateurs se lancent dans la pose de panneaux solaires photovoltaïques sans être bien formés à cette nouvelle technologie. C’est un vrai métier !Il est important d’avoir, au sein de sa société, un couvreur de formation. En effet, un chauffagiste ou un électricien ne saura pas aborder correctement les points de raccordements des panneaux avec la toiture. En ce qui me concerne, j’ai arrêté mon activité de négoce en matériaux pour me lancer dans la pose de ces systèmes. Je le fais maintenant dans le cadre d’une démarche globale, pour informer mes clients et les rassurer car c’est ce qu’ils attendent en général de leur installateur. Je leur fais un devis détaillé, je les emmène visiter des chantiers que j’ai réalisés, je leur propose un plan de financement en partenariat avec une banque… Autant de services qui les convaincront dans leur démarche et pour me confier leur chantier. Chaque client nécessite une attention particulière, et chaque chantier impose une étude précise. On n’appréhende pas de la même façon une installation en Région parisienne ou en Corse par exemple, et c’est en rassurant nos clients, en les assistant dans leurs démarches administratives et financières que l’on évitera que près de 7?devis sur 10 ne finissent aux oubliettes?!?»
En savoir plus
• ADEME : http://www.ademe.fr
• HESPUL : http://www.hespul.org
• AGENCE NATIONALE DE L'HABITAT : http://www.anah.fr
• SYNDICAT DES ENERGIES RENOUVELABLES : http://www.enr.fr
• ENERPLAN : http://www.enerplan.asso.fr
• ENERGIES RNOUVELABLES : http://www.energies-renouvelables.org
• CSTB : http://www.cstb.fr
Combien EDF rachète l’électricité ?
En France, le coût de rachat du kWh est fixé par l’arrêté du 10 juillet 2006 à un coût de 30 centimes d’euro en France métropolitaine (0,40?€ dans les DOM et en Corse). Il est majoré de 0,25?€/kWh (0,15?€ dans les DOM et en Corse) si les panneaux photovoltaïques font partie intégrante du bâtiment (façade ou toiture) et qu’ils assurent une fonction technique ou architecturale essentielle à l’acte de construire. À titre de comparaison, nos voisins européens rachètent l’électricité moins cher que nous. En Espagne le kWh est racheté 0,44?€, et 0,49?€ en Italie. Signalons enfin qu’EDF n’est plus obligée de racheter l’électricité photovoltaïque de particuliers depuis le 14 juillet 2007.Voir la page du ministère de l’Économie consacrée au rachat d’électricité : http://www.industrie.gouv.fr/energie/electric/se_ele_a5.htm
Quel crédit d’impôt ?
Le crédit d’impôt s’applique à une personne physique qui investit dans son habitation principale, qu’il soit propriétaire, locataire ou occupant à titre gratuit. Pour un même foyer fiscal et une même habitation, le montant maximum de dépenses ouvrant droit au crédit d’impôt pour la période du 1er janvier 2005 au 31 décembre 2009 est de 8 000 € pour une personne seule, 16?000?€ pour un couple avec un supplément de 400?€ par personne à charge. En tout état de cause, la capacité globale de production des équipements ne dépasse pas 3?kWc. Enfin, la demande de crédit d’impôt s’effectue dans la déclaration de revenus de l’année de réalisation des travaux.
10 chiffres clés pour comprendre…
• 6 GW : c’est le parc photovoltaïque mondial installé en 2006.
• 56 % : c’est la part de l’Europe dans ce parc mondial.
• 90 % : c’est la part de l’Allemagne dans le marché européen !
• 30 MW : c’est le parc photovoltaïque français raccordé au réseau en 2006.
• 11 MW : c’est le parc photovoltaïque français des applications en sites isolés en 2006.
• + 122 % : c’est l’évolution du marché français du photovoltaïque raccordé au réseau entre 2005 et 2006.
• 8,4 MW : c’est le marché photovoltaïque en 2006 pour les DOM et la Corse
• 6 MW : c’est le marché photovoltaïque en 2006 en France continentale.
• 60 % : c’est la part des installations individuelles dans le marché en France continentale.
• 295 GW : ce sont les projections mondiales concernant le parc installé en 2020.
Source: batirama.com / Ademe