La pose d?un plancher chauffant ne présente pas de difficultés particulières. Cependant une certaine méthodologie doit être respectée pour un résultat parfaitement satisfaisant.
Avant tout début de travaux, l’installateur du plancher chauffant se doit de réceptionner le support en présence de son concepteur. Le maçon doit livrer un sol propre et sans aspérité, selon les dispositions du DTU. Le local doit être hors d’eau et hors d’air, huisseries posées… Il ne doit plus rester de gros dépôts de béton, de poussières de sable ou de petits graviers. Le sol brut, pour être admissible, doit avoir une planéité de 7 mm sous la règle de 2 m et 2 mm sous la règle de 20 cm. Si ces tolérances ne sont pas respectées, alors l’entreprise de maçonnerie doit procéder à la mise en œuvre d’un ravoirage.
Visez le centre
Une fois le sol prêt, le chauffagiste peut accepter le support et engager la pose du plancher chauffant. Attention de positionner la panoplie de distribution de préférence en partie centrale de l’installation : en effet, si on l’installe à une extrémité de la construction, on risque d’avoir une concentration de tubes dans une zone de passage qui conduira à une surchauffe à cet endroit précis. Dans le cas de plancher rafraîchissant, cette zone surchargée en tubes produira de la condensation et laissera des traces d’eau en surface du plancher.
Source : batirama.com / Laurent Denovillers
Remerciements à Benoit Clément, assistant produits chez Roth France.
Photos : Emeline Hue
| 4 - Cette bavette en polyéthylène prend place sur les plaques d’isolant (plaques planes), ou sous des plaques à plots. Elle évite aux laitances de ciment d’aller se placer sous les plaques d’isolant, au moment du coulage de la chape terminale ; les plaques n’étant pas collées sur le sol, mais seulement posées, pourraient se soulever par endroit. Pour cette raison, on veillera à positionner les plaques de façon resserrée.
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5 - La plaque à plots étant composée d’une partie femelle et d’une partie mâle, cette dernière doit être supprimée afin de faire correctement plaquer l’isolant contre le mur. Ne pas couper cette partie saillante reviendrait à laisser une zone de faiblesse mécanique sur toute la périphérie du plancher.
| 6 - On positionne alors les plaques d’isolants sur toute la surface à recouvrir. Elles s’emboîtent les unes dans les autres grâce à leurs côtés mâle et femelle.
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7 - Ces plaques à plots sont munies de petits repères et détrompeurs qui facilitent leur mise en place et permettent un alignement parfait des plots.
| 8 - Une fois toute la surface d’isolant positionnée, il ne reste plus qu’à dérouler le tube entre les plots, suivant l’étude de dimensionnement du plancher chauffant, faite par le distributeur, le fabricant ou l’artisan lui-même. Le tube peut être du polyéthylène réticulé, du polybutène ou dans le cas présent un tube X-PERT avec barrière anti-oxygène de diamètre 13/17 mm.
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9 - Utiliser un dérouleur facilite la tâche de l’installateur et évite surtout que le tube ne se vrille lors de sa mise en place.
| 10 - La pose du tube se fait suivant le principe de la double spirale inversée, ou pose en escargot. On commence au niveau de la nourrice de distribution, puis on déroule le tube en respectant le pas de pose, prédéterminé dans l’étude préalable de dimensionnement du plancher chauffant (pas de 20, 25 ou 30 cm).
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| 12 - Une fois l’installation prête, il ne reste plus qu’à effectuer la mise en eau, puis le test de pression. Dans un premier temps, on met l’installation sous une pression de 6 bars pendant deux heures, puis on la redescend au niveau de la pression de service du circuit de chauffage, généralement autour de 3 bars. Le réglage des débits dans chaque boucle se fait au moyen d’une petite clé en agissant sur les petits débitmètres situés sur le dessus du collecteur aller de la nourrice de distribution.
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Attention à la mise en service !
Le respect du DTU 65.14 pour la mise en service du plancher chauffant est indispensable. Le temps de séchage de la chape d’abord est important. Il doit être de 14 jours pour une chape traditionnelle, mais peut être moindre si l’on coule une chape anhydrite (ou chape fluide). Dans ce cas, il convient de se conformer à l’Avis technique de la chape. La mise en chauffe se fait ensuite progressivement : 3 jours à une température de 20?°C, puis 4 jours pour atteindre la température de départ calculée dans les conditions de base par l’étude préalable. On coupe ensuite l’installation avant la mise en œuvre du revêtement de sol. Ce dernier doit présenter une résistance thermique inférieure à 0,15 [m².K/W]. En mode chauffage, la plupart des revêtements de sol peuvent être mis en œuvre, à condition qu’ils soient donnés comme compatibles à un plancher chauffant par le fabricant. En mode rafraîchissement, il faut être nettement plus prudent. Certaines pierres peuvent se tacher, et des moquettes laissent parfois apparaître des traces d’humidité dues à une condensation ponctuelle et accidentelle.
Joint de dilatation ou de fractionnement ?
Jadis imposé tous les 150 m², le joint de dilatation des dalles n’est plus obligatoire selon le DTU 65.14. En revanche, le passage d’un joint de dilatation du bâtiment (ou joint de construction) par des tubes est interdit. On désolidarise les deux surfaces de plaques d’isolant situées de chaque côté du joint, ainsi que les bandes périphériques. On procède comme s’il existait deux pièces distinctes séparées par une cloison par exemple. Le joint de fractionnement des dalles est réalisé par le carreleur. Le rainurage des couches d’enrobage est obligatoire et ne doit pas dépasser le tiers de leur épaisseur totale, en profondeur. La surface entre joints de fractionnement est obligatoirement inférieure à 40 m² tout en respectant 8 m pour la plus grande longueur (300 m² et 25 m dans le cas d’une chape fluide). Un joint de fractionnement est réalisé au passage d’une porte et d’un couloir, par exemple, et est rebouché seulement après la mise en service du plancher chauffant.