La restauration de peintures ou de supports ciments passe par un diagnostic simple : le support doit être dur, stable, adhérent, propre, sain et normalement absorbant.
Il s’agit donc en premier lieu d’évaluer la porosité, puis de connaître la nature du revêtement de finition : les peintures organiques et les revêtements organiques épais (RPE) se ramollissent généralement sous l’action d’une flamme, tandis que les enduits à base de chaux-ciment et les peintures minérales y restent insensibles.
En cas de brillance excessive du revêtement, on peut soupçonner la présence de vernis ou d’un traitement minéralisant : il faudra alors procéder à un décapage mécanique. Pour les peintures sur supports rugueux ou pour les revêtements organiques épais (RPE), on vérifie l’adhérence à l’aide d’un couteau de peintre ou d’un riflard.
En cas de support hydraulique, on procède à un sondage avec un marteau sur toutes les parties accessibles, en particulier de part et d’autre des fissures, afin de repérer si l’enduit sonne creux. En cas de doute sur l’adhérence, il faut éliminer l’enduit en totalité.
Du côté du traitement des bois de charpentes ou des solives infectés par des insectes xylophages, le diagnostic imposera deux types de traitement afin de conserver la solidité d’une charpente.
La décision n° 455/2009/CE du Parlement Européen et du Conseil indique que les décapants de peinture contenant du dichlorométhane (DCM) à une concentration égale ou supérieure à 0,1% en poids ne peuvent plus être utilisés par les professionnels depuis le 6 juin 2012.
D’après une étude FFB/IREF, les décapants de peinture sans DCM (ni NMP*) peuvent être classés en trois grandes familles :
* NMP : polymérisation radicalaire en présence de nitroxydes (en anglais Nitroxide Mediated Polymerization, soit NMP).
Solution 1 : Le décapage des ciments
Pour décaper un sol en ciment, des solutions bien ciblées permettent une excellente imprégnation et un accrochage efficace des produits de traitement et/ou de protection
des matériaux.
Pour mettre à nu un matériau en dur comme le ciment, on élimine le plus profondément possible les pollutions animales et atmosphériques, les zones d’encrassement laissées par les incidents ménagers, les cires ou les produits bouche-pores ou les salissures réalisées sur les chantiers.
Pour traiter le problème en ciblant correctement la solution adéquate à appliquer, il faut déterminer l’origine des salissures. Celles-ci peuvent être classées en deux grands types : organique (huile, graisse, résine, gaz, nourriture, cires, peintures, etc.) ou minéral (ciment, calcaire, plâtre, rouille, crépi, efflorescences, etc.).
Une fois le produit choisi, on fait un essai dans un endroit discret avant d’entreprendre la totalité du chantier, puis l’on surveille la corrosion afin de stopper par rinçage l’action du produit si besoin, sans jamais quitter le chantier en laissant le produit en action.
Remarques :
lorsque l’arrêt d’une efflorescence est effectif, un protecteur rénovateur doit être appliqué, afin de créer une barrière contre toute remontée de sels en surface lors du moindre apport d’eau.
Une étude confiée au CEBTP par la FFB permet de mieux choisir une solution, en comparant différentes méthodes: décapage chimique, décapage mécanique (cryogénie, médias végétaux, éponges polyuréthanes abrasives, carbonate de calcium) et décapage laser.
Il s’avère que les techniques les plus écologiques sont le laser et la cryogénie, qui ne rejettent aucun média, ni produit chimique. Pour les revêtements organiques appliqués sur support béton et maçonnerie, le procédé chimique testé demeure le plus efficace du point de vue du rendement et du prix de revient.
Sur supports métalliques, la cryogénie et la projection d’abrasifs biodégradables permettent d’obtenir un support parfaitement sain après décapage de la peinture, tout en conservant les traitements de surface. De leur côté, le laser et le carbonate de calcium présentent un prix élevé et un rendement assez faible.
Quant au laser, c’est, de toutes les techniques, la moins polluante. Et son prix commence à baisser. Ces différents procédés issus de l’industrie devraient donc remplacer à terme la majorité des techniques actuelles, moins respectueuses de l’environnement, sous réserve d’améliorations en matière d’utilisation et de coût.
Remarque :
parmi les procédés de projection d’abrasifs biodégradables, l’aérogommage est un traitement de surface qui consiste à projeter un abrasif naturel à basse pression pour décaper une surface. Quand on ajoute de l’eau au mélange d’abrasif et d’air, on obtient une technique d’hydrogommage. Celle-ci s’avère mieux adaptée que le sablage aux travaux de précision et à l’emploi dans des endroits difficilement accessibles.
Grâce à l’emploi de basse pression et à un large choix d’abrasifs, elle est efficace sur tout support.
Autres avantages : le support apparaît comme neuf, avec moins de poussières et une très bonne rapidité d’exécution, sans nécessité de refaire les joints.
Après un bon diagnostic pour éviter tout souci au niveau de la solidité des bois de charpentes ou des solivages, on trouve deux méthodes essentielles de traitement curatives et préventives contre les insectes xylophages : par injection ou par imprégnation.
En présence d’une charpente attaquée par des insectes xylophages, on ne doit traiter que des surfaces saines et exemptes de sciure, en éliminant les parties vermoulues. L’élimination des bois attaqués peut amener à diminuer fortement l’épaisseur et donc la résistance des pièces de bois.
Ceci nécessite souvent de les consolider par greffe ou par ferrures, voire à les doubler. Si le bois est peu attaqué, il suffit de brosser le bois dans le sens des fibres pour le débarrasser des poussières, traces de vieilles peintures ou autres impuretés, avant d’effectuer le traitement préventif.
Un traitement professionnel de charpente s’effectue ensuite par projection et pulvérisation à la lance, ce qui permet d’insister sur les parties les plus atteintes et de forcer l’imprégnation dans les fentes et crevasses des bois attaqués.
On effectue d’abord ici le perçage de trous sur les bois, puis on y injecte le produit au moyen d’un pistolet sous pression au bout d’un système à compresseur. Les insectes xylophages n’attaquant pas que les bois des charpentes, il est préférable de traiter toutes les pièces de la maison qui comportent des parties en bois.
Il faut traiter aussi les bois d’œuvre même neufs. L’opération peut alors se dérouler au sol, avant montage et mise en place ou une fois les bois montés en charpente, mais avant la pose de la couverture, ce qui permet de traiter les pièces de bois sur les quatre faces.
En ce qui concerne les attaques de grosses vrillettes consécutives au développement d’un champignon, il faut éliminer les sources d’humidité anormales (fuite, infiltration etc.).
Remarques :
les applications doivent s’effectuer avec un équipement de protection complet : combinaison, casque, masque à cartouches filtrantes contre les vapeurs de solvants organiques, lunettes et gants, sans oublier d’aérer largement les locaux pendant et après l’application. On coupe aussi toutes sources d’électricité.