Réfection de la toiture, ravalement ou peinture de la cage d'escalier : plus de 60% des copropriétés votent le plus fréquemment ce type de travaux, selon une étude publiée par l'Adil 75 (Agence départementale d'information sur le logement)."Les travaux envisagés sont tout d'abord les plus visibles", et les copropriétaires se montrent "soucieux de l'apparence de leur immeuble" : elle peut faciliter une négociation en cas de revente.
En revanche, la mise aux normes de l'installation électrique, le remplacement de la chaudière ou la réfection de la loge de la concierge, moins visibles, s'avèrent "plus difficiles à voter", relève l'étude. Et en ce qui concerne les travaux d'économie d'énergie, l'Adil 75 souligne avoir constaté "un manque de motivation de la part des copropriétaires, qui se sentent trop peu concernés" malgré les incitations des pouvoirs publics.
Ainsi "90% des travaux réalisés ignoreraient l'objectif de performance énergétique, qui apporte pourtant un confort certain aux occupants avec, à terme, une baisse réelle des charges". Pour justifier leurs réticences, les copropriétaires invoquent souvent le coût des travaux. Quant aux aides à la rénovation énergétique, elles "apparaissent à la fois peu portées par le syndic et peu connues des copropriétaires".
Ainsi seuls 4% des copropriétaires interrogés avaient eu recours à l'Eco Prêt à taux zéro. "Ce prêt a jusqu'ici rencontré peu de succès auprès des copropriétaires", dit l'Adil 75, notant que seuls 38 Eco PTZ ont été distribués à Paris l'an dernier. De son côté, l'Agence nationale de l'habitat (Anah) accorde des subventions aux copropriétés dégradées notamment. L'an dernier, les aides de l'Anah se sont élevées au total à 9,4 millions d'euros, et la Ville de Paris "a complété à hauteur de 2,8 millions d'euros".
Au vu des résultats de l'étude, l'Adil 75 préconise de renforcer l'information des copropriétaires et de mobiliser davantage le conseil syndical. L'agence suggère aussi à l'Etat d'assortir les travaux obligatoires d'aides fiscales.L'étude a été réalisée lors d'entretiens, pendant l'année 2014, auprès de 500 copropriétaires parisiens - 88% de propriétaires occupants, 12% de bailleurs -, âgés en moyenne de 58 ans et disposant d'un revenu mensuel moyen de 2.891 euros.