Le dépassement du seuil de pollution a été constaté lundi 27 avril dans les sanitaires du 48e étage de la Tour. Les mesures effectuées dans le cadre du plan de surveillance amiante ont montré la présence de 7 fibres par litre d'air, là où le seuil limite est fixé à 5 fibres par litre, selon une porte-parole de l'Ensemble immobilier Tour Maine Montparnasse.
Les copropriétaires n'ont "pas d'hypothèse à ce stade" sur les causes de cette nouvelle pollution. Ils ont indiqué avoir "mis en place toutes les mesures et procédures pour assurer la sécurité des occupants de la Tour", conformément aux consignes données par la préfecture. Cela passe notamment par la "fermeture de l'étage concerné et de ses accès aux occupants", et la réalisation d'une enquête pour comprendre les causes, celle-ci étant "toujours en cours".
Selon les copropriétaires, les nouvelles mesures effectuées mardi au 48e étage ont fait état d'un "retour à la normale avec des mesures conformes à la réglementation". Le célèbre édifice parisien où travaillent environ 5 000 personnes s'était retrouvé dans la tourmente à l'été 2013 après une série de dépassements des seuils de pollution, qui avaient poussé des entreprises et la région Ile-de-France à évacuer par précaution.
Les copropriétaires soulignent que depuis juillet 2013 toutes les mesures "se sont révélées négatives, sauf l'incident du 27 avril 2015 et une mesure (octobre 2014) pour laquelle on soupçonne un acte de malveillance, motif d'une plainte en instruction".
Dans le dossier concernant l'amiante dans la Tour, une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris, notamment pour "mise en danger de la vie d'autrui", tandis qu'une vingtaine de salariés ou ex-salariés ont engagé une action aux prud'hommes pour faire valoir un "préjudice d'anxiété". L'association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) plaide pour une évacuation de la Tour et son désamiantage complet.
En France, 10 à 20% des cancers du poumon et 85% des mésothéliomes (cancers de la plèvre) seraient dus à l'amiante, isolant utilisé dans le bâtiment et interdit depuis 1997, selon les autorités sanitaires. Les maladies peuvent survenir jusqu'à 40 ans après l'exposition.