Si les équipements sanitaires et la plomberie sont parfois responsables de bruits gênants, il existe cependant des parades techniques.
Les bruits de plomberie et d’équipement sanitaire se transmettent de façon directe ou indirecte par l’air, et sous forme de bruits d’impact par vibration des parois.
L’isolation phonique de ces équipements doit tenir compte des différents types de bruits qu’ils provoquent : le bruit issu à la liaison entre l’équipement et le support, ainsi que le bruit propagé par les conduits d’eau et les tuyauteries.
On prêtera également attention aux vibrations transmises au sol par les supports des appareils et on évitera de créer une liaison rigide entre les appareils et la structure, mais aussi de les adosser à des parois légères, qui sont de bons supports de transmission des vibrations.
Il faut s’assurer, par ailleurs, que les installations fonctionnent dans les conditions normales de débit et de pression et que les réseaux sont totalement purgés. De façon générale, il est essentiel d’éviter toute voie de transmission, passage ou vide mettant en contact deux locaux.
Enfin, le marquage NF constitue une garantie de qualité des performances acoustiques. Ainsi, les équipements hydrauliques certifiés NF garantissent une performance acoustique minimum au travers de deux classes, la classe 1 étant plus performante que la 2.
De la même manière, en ce qui concerne la performance acoustique des robinets, elle est indiquée par un indice “Lap” mesuré en laboratoire, qui s’exprime en dB(A). Plus l’indice est faible, plus le robinet est silencieux. Cette performance est aussi notée sur les robinets par les classements Eau, Ecau et NF I ou II.
La dernière révision de la NRA 2000 définit des niveaux de bruit dans les bâtiments d’habitation pour offrir un niveau de confort acceptable par les occupants. Pour les cuisines et les salles de bains, l’objectif est de 35 dB. Afin de répondre à cette exigence, il existe de nombreuses solutions d’isolation efficaces.
Si les canalisations sont rigides, elles devront être désolidarisées des parois. La désolidarisation est aussi de mise pour les baignoires.
Dans le cas, fréquent, de tuyaux souples pour le raccordement des robinets aux canalisations, il suffit de fixer les robinets sur les appareils sanitaires qu’ils desservent, à condition que ces appareils soient eux-mêmes désolidarisés des parois.
C’est ainsi que les pieds des baignoires devront être posés sur des supports souples en élastomère (dureté shore 50). Les bords de la baignoire ne seront pas en contact rigide avec les murs et cloisons, le jeu ménagé étant comblé à l’aide d’un rebord complété par un joint silicone.
La désolidarisation d’une baignoire a également pour avantage de limiter la transmission du bruit de chute d’eau dans l’équipement vers les appartements voisins.A noter :
pour diminuer ce bruit de chute d’eau dans la salle de bains elle-même, notamment avec une baignoire en tôle émaillée, on peut coller des plaques amortissantes sur les parois extérieures de celle-ci.
Diminution de la pression d’alimentation, tube plongeur, système de bac avec flotteur commandant la fermeture du robinet : les solutions sont diverses.
En revanche, si la pression d’alimentation est multipliée par deux, le bruit augmente de plus de 5 dB(A). La pression sera de préférence inférieure ou égale à 3 bars. Si la pression délivrée par le réseau est plus forte, un régulateur de pression sera nécessaire.
En ce qui concerne le bruit de chute d’eau dans le réservoir d’une chasse d’eau, on peut quasiment le supprimer en plaçant à la sortie du robinet un tube plongeur, jusqu’au fond de ce réservoir. Le tube doit être équipé en partie haute d’un clapet antiretour afin d’éviter le siphonage de l’eau vers la canalisation d’alimentation.
Quant au bruit d’un robinet de chasse d’eau, il est d’autant plus fort que celui-ci est à faible ouverture. On peut placer dans le réservoir de chasse d’eau un système de bac avec flotteur commandant la fermeture du robinet.
Lorsque le niveau d’eau atteint le haut du bac, le flotteur remonte rapidement et ferme le robinet. Ce système a deux avantages : le remplissage du réservoir est plus rapide, le robinet délivrant son débit maximal pendant tout le temps de remplissage et la fermeture du robinet est plus nette, ce qui évite les bruits lorsque le robinet hésite entre la fermeture et la faible ouverture.
A noter :
un régulateur de pression génère lui-même du bruit, ce qui contraint à le placer le plus en amont possible, près de la sortie du compteur d’eau.
Jouer sur les diamètres et la pose d’un antibélier permet également ici de diminuer le bruit.
Le mélange d’air et d’eau ralentit la vitesse, l’aspiration d’air ne se fait plus et le bruit disparaît. La vitesse de l’eau augmente alors à nouveau… En fin de vidange, la partie de la canalisation située après le siphon, pleine d’eau, agit comme un piston qui aspire l’air à travers le siphon.
D’où le bruit intense, qui signale la fin de la vidange. Pour limiter ces bruits, il faudrait que la section du siphon soit de diamètre supérieur à la surface de passage entre la bonde et son clapet et que le diamètre intérieur de la bonde soit supérieur au diamètre de la canalisation d’évacuation vers le siphon.
Le raccordement entre le siphon et la colonne de chute devrait être de diamètre supérieur à celui du siphon, avec une pente faible (environ 1%).
Quant au coup de bélier, il s’agit d’une augmentation brusque de la pression qui se propage comme une onde de choc lorsque l’alimentation en eau est coupée brutalement (par exemple par un robinet à tête céramique quart de tour).
Les bruits se produisent d’autant plus facilement que le diamètre des canalisations est faible et que la pression d’eau est forte. Dans ce cas, on installe un anti-bélier hydropneumatique à membrane en tête de colonne, ce qui permettra d’encaisser les variations de pression.