Le marché du logement neuf a enregistré en effet une hausse réelle avec une progression de 13,3 % des ventes en 2015 sur le segment de la maison individuelle et de 20 % sur le collectif. En 2016, elles sont encore en hausse de 14,2 % en glissement annuel sur 7 mois à fin juillet dans l’individuel et de 18,0 % dans le collectif, constate la FFB.
« Les données officielles sont en deça des tendances réelles en ce qui concerne les maisons individuelles » précise Jacques Chanut, président de la FFB, qui évoque un « problème flagrant » de comptage des autorisations de construire. « Nous pensons que nous nous rapprocherons des 375 000 logements neufs commencés en 2016 au lieu des 350 000 annoncés » ajoute-t-il.
Dans le non résidentiel neuf (bureaux-commerces, bâtiments industriels et administratifs), la FFB relève des progressions également intéressantes (+ 8,5 % en autorisations et 3,1% commencées) alors que l’organisation avait prévu un recul des surfaces concernées. En revanche, le recul des bâtiments administratifs est bel et bien confirmée (-7,6 % des mises en chantier), dû notamment à la baisse des dotations de l’Etat et aux incertitudes électorales à venir…
Le secteur de l’entretien-rénovation peine en revanche à se redresser significativement. Même si les ventes dans l’ancien repartent, le marché demeure atone, indique l’organisation professionnelle.
Ces bons résultats font espérer à la profession une meilleure année 2016 que prévue et annoncée en décembre dernier. La FFB table en effet sur une progression globale de l’activité de 1,2 % « a minima ». « En ajustant les chiffres par rapport à la réalité du terrain, nous devrions pouvoir encore améliorer cette perspective à la fin de l’année » précise Jacques Chanut.
Il reste bien sûr de nombreuses sources d’inquiétudes pour le secteur du Bâtiment qui « demeure un pilier et la colonne vertébrale de notre pays en représentant 6 % du PIB, soit 401 100 entreprises et 1 430 000 actifs » rappelle Jacques Chanut. Des données que le président de la FFB ne manquera pas de rappeler aux candidats à l’élection présidentielle que l’organisation a commencé à rencontrer.
« Les thèmes qui nous préoccupent concernent la politique du Logement, avec par exemple, la dévitalisation de nombreux centres-bourgs qui perdent leurs logements » précise le président. Mais la Fédération souhaite également parler du métier d’entrepreneur et de ses préoccupations relatives aux charges des entreprises, aux travailleurs détachés, et aux normes sociales liées au métier « dont l’accumulation constitue un frein à l’embauche »
« Nous souhaitons avant tout une simplification de la vie des entreprises afin qu’elles puissent exercer leurs métiers sereinement » reprend Jacques Chanut qui ajoute « Il n’est pas normal que nos chefs d’entreprises considèrent l’embauche d’un salarié comme un risque pour l’entreprise ! »
Le responsable confirme par ailleurs que le Compte pénibilité sera un débat (« théorique ») de la campagne présidentielle car « ce système est monstrueux ». Le système demeure en effet « inapplicable » pour la FFB qui a choisi d’établir un référentiel de branche pour sécuriser les entreprises. L’organisation réclame un moratoire d’un an pour son application et sa simplification…