De son côté, le nombre global de logements rénovés avec l'aide de l'agence a lui aussi fléchi l'an dernier, pour s'établir à 69.769 logements, contre 77.000 en 2015, soit une baisse de 9,4%.
En 2016, environ 582 millions d'euros d'aides ont été versés par l'agence - dont 80 millions d'euros venus du FART, la prime d'État qui complète le financement de l'Anah, dès lors que les travaux permettent un gain énergétique d'au moins 25%.
L'agence n'a donc pas consommé toute son enveloppe budgétaire, qui avait été portée à 750 millions d'euros l'an dernier et ce, "pour plusieurs raisons", a précisé la directrice générale de l'Anah, Blanche Guillemot.
Parmi elles, "beaucoup de collectivités locales ont vu leur périmètre modifié en 2016, ce qui a pu susciter des interrogations quant à la pérennité de leur champ d'intervention" et les rendre attentistes, a-t-elle expliqué.
Or l'implication des collectivités locales est décisive : elles transmettent les dossiers et co-financent ces aides aux propriétaires "très modestes" en versant 10% des 18.825 euros que coûtent en moyenne, les travaux réalisés.
Ceux-ci s'ajoutent aux 9.368 euros réglés en moyenne par l'Anah, laissant un "reste à charge important pour les personnes concernées" qui ont de faibles ressources, admet Mme Guillemot.
Les plafonds de ressources annuelles pour les ménages bénéficiant d'aides de l'Anah sont de 21.001 euros (et 29.171 euros en Ile-de-France) pour un couple aux ressources "très modestes", qui représentent plus de huit bénéficiaires sur 10, et 26.923 euros pour un couple dit "modeste" (35.510 euros en Ile-de-France).
Une meilleure information des particuliers sur ces aides, via les plateformes créées par la loi sur la transition énergétique et la pérennité de leur financement, sont aussi nécessaires pour qu'elles se généralisent.
Depuis 2013, le programme "Habiter Mieux" a financé la rénovation énergétique de quelque 200.000 logements, afin d'aider autant de ménages à "sortir durablement de la précarité énergétique", dit l'Anah.
Conformément à son contrat d'objectifs 2015-2017, l'agence a aussi financé l'an dernier la rénovation de 10.074 logements indignes ou dégradés (139,4 millions) et celle de 23 centres accueillant des personnes sans abri (6,2 millions).
Elle a par ailleurs aidé à rénover 15.867 logements de copropriétés en difficulté (62 millions) et à en adapter 17.815 autres à la perte d'autonomie d'occupants âgés (57,6 millions).
Dotée d'un budget de 823,1 millions d'euros, auquel s'ajoutent 185 millions d'euros du FART, l'Anah a pour objectif de rénover cette année 127.000 logements, dont 100.000 via "Habiter Mieux", désormais ouvert aux copropriétés dégradées avec une aide spécifique destinée aux syndicats de copropriétaires.
- -
Le dispositif "Habiter mieux" est une imposture énergétique et une gabegie sans fond. L'objectif d'amélioration de 25% est pire que médiocre, inadapté aux besoins réels et incohérents avec la feuille de route de l'objectif français de -38%. L'Anah est pourtant bien placée pour savoir que 12 millions de français sont en précarité énergétique et que - 25% est très largement insuffisant. Le résultat de cette décision est que, tôt ou tard, il faudra refaire ce qui est fait à nouveau.