En photo, le directeur commercial et marketing du groupe, Jacques Spicker.
Valentin est une entreprise familiale créé en 1944, aujourd’hui dirigée par la 3e génération des… Valentin. C’est donc Arnaud Valentin, âgé de 48 ans, qui veille à la destinée de l’entreprise, dont le siège est toujours implanté dans la Somme (80), à Feuquières-en-Vimeu, près d’Abbeville, une région qui fut le berceau de la robinetterie (en laiton) et de la serrurerie.
L’entreprise a connu toutes les révolutions des matériaux, dont celles de l’injection plastique qui allait révolutionner la fabrication des vidages. Autre grande étape déterminante dans la vie de Valentin : celle du développement du marché de la « petite hydrothérapie », comprenant les douchettes et les barres de douche.
Une diversification menée tambour battant dans les années 70 à 95 par l’entreprise, qui s’engouffre dans une brèche laissée ouverte par la concurrence polarisée sur le haut de gamme. Valentin décide alors de toucher le moyen de gamme sur cette famille de produits.
Dès 1994, ce précurseur s’intéresse également à la « grande hydrothérapie », c’est à dire aux colonnes de douche hydromassantes. L’industriel mène en 1997 une extension de l’usine de 8500 m2, dans la Somme, afin de faire face aux demandes de ce nouveau marché.
Pour assurer le développement industriel de ces différentes productions, gourmandes en main d’œuvre, le fabricant opte enfin pour la construction d’une usine en Tunisie qui sera spécialisée dans la production et l’assemblage des vidages plastique. Pourquoi ce choix ? Le vidage est moins lourd et moins fragile que l’hydrothérapie, ce qui facilite le transport et en limite le coût.
Mais en 2010, le marché évolue : les colonnes de douches sont devenues des produits de consommation répandues que l’on peut acheter partout ou presque. Et surtout, la production asiatique ainsi que les marques de distributeurs ont cassé les prix. Arnaud Valentin, soucieux de continuer à apporter de la valeur ajoutée et de la différenciation sur le marché, décide de recentrer ses efforts sur le vidage.
Dans les années 2010 marquées par la banalisation des produits de la petite hydrothérapie, Valentin décide de recentrer ses efforts sur le vidage.
Le savoir-faire de Valentin demeure le vidage, et le fabricant décide, peu après, de s’y recentrer, en créant un nouveau site industriel de 13 000 m2 dans la Somme et en rapatriant les outils de production créés en Tunisie. La robotisation a en effet changé la donne puisqu’elle permet de réaliser de petites séries en chaîne d’assemblage.
L’intégralité des activités et outils (injection, assemblage, presse, ensachage…) retourne alors dans le berceau de l’industriel, au prix d’un plan d’investissement important de 1,2 million d’euros, ventilé en 2016 et 2017 et entièrement autofinancé.
Le fabricant souhaite améliorer les process, optimiser les flux et rasseoir l’entreprise sur une base d’activités stable sur le site unique de Feuquières-en Vimeu. Ce nouveau site de 23 000 m2 doit permettre de fabriquer 100 % de sa production de vidage en France : siphons d’évier, ou de lavabo, bondes de douche, caniveaux de douche, équipements pour baignoire, raccords flexibles.
Le site unique de Feuquières-en-Vimeu permet de fabriquer 100 % de la production de vidage de Valentin en France
Le site accueille en effet la totalité du parc d’injection et des 600 moules dédiés au vidage, une ligne d’assemblage automatisée pour les siphons, quatre lignes d’ensachage semi-automatiques, dont deux seront mises en place sur le premier semestre 2017, et enfin, deux tours de stockage automatiques pour optimiser la préparation des commandes.
Le message est clair chez Valentin : « Nous voulons nous positionner comme étant l’ultra spécialiste du vidage » résume le directeur commercial et marketing du groupe, Jacques Spicker. Un ultra spécialiste qui fabrique désormais tous ses produits en France, repérables grâce au petit drapeau français visible sur les sachets.
Cette stratégie s’est accompagnée de la refonte de la marque et des produits, avec l’apparition d’un nouveau logo dès 2015 et d’une nouvelle identité visuelle. Ajoutons que l’intégralité des packagings a été revue, de façon concomitante avec l’investissement en ensacheuses (avec de nouveaux codes couleurs et pictogrammes).
De nouveaux packagings, une nouvelle identité visuelle, un nouveau logo ont accompagné le repositionnement de Valentin sur le vidage
Pour mieux accompagner les professionnels, un nouveau concept de libre-service, modulable entre 1 à 7 m de long et destiné au négociant, a vu le jour. « Nous savons que le professionnel, ou le bricoleur, effectue ses choix devant le linéaire : il nous fallait donc une très bonne lisibilité des informations disponibles sur l’étiquette produit » reprend Jacques Spicker.
Un système de pastilles informe ainsi l’artisan des caractéristiques essentielles du système de vidage : le professionnel sait immédiatement si le produit offre un gain de place (grâce à sa taille réduite), s’il est facile à poser, nettoyable -par le dessus- (une information précieuse à donner au client particulier !) ou doté de la technologie Connectic (pose par emboîtement sans vissage ni collage)
Cette offre disponible chez les distributeurs en chauffage-sanitaire a aujourd’hui vocation à s’étendre chez les multispécialistes du négoce (type la Plateforme du Bâtiment), indique Jacques Spicker. Objectif pour 2017 : une croissance à deux chiffres, proche de 15 %, sachant que l’activité vidage (75 % de ventes en négoce et 25 % en GSB) a enregistré une progression de 9 % en 2016 (au détriment de l’hydrothérapie, en légère diminution).
Le fabricant a lancé un nouveau concept de libre-service avec des produits dotés d’une meilleure information sur l’étiquette produit, dont la mention de la technologie Connectic.