L'usage d'une sous-couche acoustique mince sous un revêtement carrelé est devenu systématique entre deux étages, combinée éventuellement avec une sous-couche thermique par exemple dans le cas d'un chauffage par le sol. Le carrelage doit être posé sur une surface plane et résistante mécaniquement.
Il existe deux grandes familles de systèmes de sous-couches acoustiques sous carrelage. Le choix se fait entre les systèmes avec rouleaux d'isolants nécessitant une mini chape de ragréage et les systèmes à plaques rigides avec une sous-face en isolant acoustique et qui autorisent une pose directe du revêtement carrelé.
La pose directe sans chape avec une sous-couche acoustique mince (SCAM) permet d'alléger le complexe isolant et revêtement et de gagner en épaisseur. Ce gain est apprécié en neuf et se trouve parfois être la seule solution viable en rénovation.
Dans le logement neuf, depuis le 1er janvier 2000, suivant l'arrêté du 30 juin 1999, le niveau maximum des bruits d’impacts est fixé à 58 dB entre deux étages d'un logement collectif ou individuel.
Les labels Qualitel et le label Qualitel confort acoustique exigent quant à eux respectivement 55 et 52 dB. La mise en place d'une isolation acoustique sous le carrelage est donc obligatoire pour atteindre ces niveaux de performance. En rénovation, la jurisprudence et la plupart des règlements de copropriété demandent de ne pas dégrader les performances acoustiques du plancher en cas de remplacement du revêtement.
L'épaisseur d'une SCAM ou sous-couche acoustique mince est inférieure ou égale à 10 mm. Pour être certifiées, les SCAM sous chape ou carrelage scellé doivent satisfaire les exigences techniques de la norme NF P 61-203 parue fin 2003. Cette norme a été précisée fin 2005 par une certification CSTBat destinée aux SCAM.
Concernant la performance acoustique, la réduction du bruit de choc pondéré Δ Lw doit être minimum de 15 dB et l'augmentation de la raideur dynamique après fluage inférieure à 60%.
Selon le DTU 26.2 ou 52.1, le comportement sous charge de la SCAM vient définir sa classe d'application (SC1 ou SC2) qui correspond à la résistance à l’écrasement de la sous-couche. Une sous-couche SC1 peut recevoir un carrelage scellé sur mortier, une chape ou dalle de 5 cm renforcée ou encore une chape de 6 cm non armée.
Une sous-couche SC2 peut recevoir une chape ou dalle de 6 cm d’épaisseur avec armature ou un carrelage scellé sur une forme armée préalable de 6 cm avec mortier de scellement de 4 cm.
D’excellentes performances d’isolation phonique
À ces deux classes peuvent être associés des indices complémentaires a et b qui expriment la charge d’exploitation autorisée du local, Ch pour indiquer que la SCAM est adaptée aux planchers chauffants et A pour sa performance acoustique aux bruits d’impact.
Les SCAM actuellement sur le marché présentent d'excellentes performances d'isolation phonique et sont aussi quasi incompressibles. Elles sont typiquement fabriquées à l’aide de fibres synthétiques (fibres de verre ou polyester) avec un liant au bitume, intégrant parfois en face supérieure un film plastique imperméable (polyéthylène ou polypropylène) permettant le coulage d'une chape.
©Schlüter Systems
Cette technique économique consiste à interposer une sous-couche acoustique mince en plaques entre la dalle support et le revêtement carrelé.
Afin d'éviter les désordres et les ponts phoniques, la mise en œuvre de ces systèmes apparentés à des systèmes flottants et sous ATec doit être soignée. Le matériau et l'épaisseur de la sous-couche mince (d'épaisseur inférieure à 10 mm et typiquement entre 3 et 7 mm) déterminent la résilience et le degré d'isolation acoustique.
Les fabricants fournissent des kits complets avec des produits compatibles, les plaques isolantes et leur colle, le joint périphérique, le mortier colle de carrelage et le mortier de jointoiement... La pose directe du carrelage sur l’isolant phonique fait l'économie de la mini-chape pour ragréage et réduit le temps de chantier.
Les plaques sont collées sur un sol propre et plan, avec une colle (ou un mortier) spéciale. La pose de la sous-couche acoustique en plaques doit être continue sur toute la surface du sol, sans chevauchement. Les joints des plaques acoustiques et du carrelage doivent être décalés.
Par ailleurs, la propagation des vibrations dues aux impacts d'une pièce à l'autre doit être limitée. Les transmissions latérales sont évitées en dissociant la chape ou le revêtement carrelé des murs et des plinthes. Les bandes de désolidarisation en mousse de polyéthylène sont généralement autocollantes et sont collées sur la périphérie de la pièce et aux points singuliers.
© Weber
Posée sur le support (dalle ou ancien revêtement), la sous-couche acoustique reçoit une mini-chape flottante qui accueille le revêtement carrelé.
Ces systèmes avec mini-chape sont adaptés aux grandes surfaces en construction neuve, lorsque le plancher peut supporter la surcharge générée. Les kits fournis par les fabricants comprennent l'isolant acoustique en rouleaux avec sa colle, le mortier pour la mini-chape de ragréage (avec parfois un treillis), le mortier-colle et le mortier de jointoiement adaptés au revêtement carrelé.
Afin d'éviter les transmissions latérales des bruits d'impact, et avant de recevoir la chape flottante, la chape est désolidarisée des murs. Les rouleaux d'isolant sont pliés et relevés en angles droits sur les parois verticales en périphérie des pièces jusqu'aux plinthes, une désolidarisation complétée par la pose de bandeaux autocollants.
Pour couler la chape de ragréage et afin d’éviter les laitances dans l’isolant, l'imperméabilité de la sous-couche isolante doit être garantie. Si la sous-couche est perméable, il faut dérouler sur toute sa surface un film plastique qui sera relevé en périphérie. Si elle est imperméable et recouverte d'un film plastique, il faut néanmoins recouvrir les joints entre les lés par des bandes de pontage adhésives. La mini-chape peut alors être coulée.
Source : batirama.com / François Ploye