Les manifestants se sont réunis sous le mot d'ordre "Stop à l'amiante", à l'appel d'une intersyndicale CFDT-CFTC-CGT-FO-FSU-Solidaires-UNSA. Ils exigeaient "la plus totale transparence" sur l'exposition à ce matériau cancérigène interdit depuis 1997 de quelque 600 personnes travaillant dans la tour de 32 étages.
Des inspecteurs du travail avaient exercé leur droit de retrait début juillet après la découverte de poussière d'amiante lors d'une opération de maintenance en février. Mais ils ont depuis réintégré leurs bureaux, les mesures atmosphériques ayant donné des "résultats négatifs", avait indiqué le ministère du Travail le 11 août.
"On a des doutes sérieux sur les diagnostics qui ont été faits", a déclaré Francis Judas, de l'intersyndicale, qui réclame l'accès au diagnostic technique amiante (DTA), "indispensable" pour faire l'état des lieux complet des expositions à l'amiante dans l'immeuble. "On veut avoir des réponses précises de nos directions et pas cette peur de venir tous les jours travailler avec cette présence d'amiante", a témoigné une fonctionnaire de la Direccte (Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) sous couvert de l'anonymat.
"Nous avons été obligés de réintégrer la tour suite à des travaux qui ont consisté à nettoyer les endroits où l'amiante avait été détectée et à mettre du surfactant, une sorte de vernis censé empêcher la dispersion des fibres. Nous sommes très sceptiques sur la qualité des travaux réalisés et sur leur efficacité, on se pose des questions et il n'y a aucune transparence", a déploré cette inspectrice du travail.
Des travaux de surfactage sont toujours en cours dans certains étages de la tour. Le remplacement des volets de désenfumage est quant à lui prévu en 2018. Haute de 144 mètres, inaugurée en 1976, la tour Bretagne accueille environ 190 fonctionnaires des Finances, 90 agents de la Direccte, 200 agents de Nantes Métropole et de la ville de Nantes, mais aussi des salariés du privé.