Le groupe Terreal, spécialisé dans la fabrication de matériaux de construction en terre cuite* reprend la parole après deux années de silence. Laurent Musy, président directeur général du groupe, nommé en 2015 après le départ de Hervé Gastinel, estime le moment opportun pour parler de l’activité du groupe.
« Nous avons réenclenché une dynamique de croissance, rentable et durable, que l’on va essayer de conserver dans un marché qui n’est pas toujours simple » explique le responsable en préambule. De fait, le groupe présent en France mais aussi à l’international (25 sites industriels dont 17 en France) a repris des couleurs après la crise qui a durement frappé l’ensemble du secteur de la construction.
Terreal annonce un chiffre d’affaires de 336 millions d’euros en 2016, et table sur une croissance de 4 % en 2017, soit 350 millions en 2017. « La croissance du groupe en France sera de l’ordre de 2,5 à 3 %, c’est à dire un peu mieux que le marché » reprend le responsable qui précise que l’endettement a été significativement réduit.
Laurent Musy, président directeur général de Terreal, annonce une croissance rentable et durable pour le groupe Terreal
« Cinquante personnes ont été impliquées dans le changement de la stratégie du groupe depuis mon arrivée, et nous avons défini 29 projets stratégiques que nous suivons, dont un plan de modernisation industrielle » souligne Laurent Musy.
Le groupe a investi 90 millions d’euros dans son outil industriel. Il s’est traduit par l’installation d’une nouvelle presse sur le site de Chagny, le démarrage d’une production de tuiles au biométhane sur le même site, l’automatisation des lignes de l’usine de Castelnaudary et Roumazières, ou encore l’agrandissement du site dédié à la fabrication des tuiles solaires Lahera dans le Tarn, indique Laurent Musy.
C’est justement sur le marché de la couverture, principale activité de Terreal, que le groupe souhaite croître par le biais de partenariats ou d’acquisitions. Le numéro 2 de l’activité couverture en France (derrière Edilians) y réalise 75 % de son chiffre d’affaires (contre 15 % en briques de structure et 10 % dans les éléments de façade).
Terreal va pouvoir élargir son offre dans la toiture notamment avec le rachat de la société Achard (accessoires de toitures) qui rejoindra la société Lahera
L’acquisition récente de la société Achard (8 millions d’euros, une usine à Genay), spécialisée dans les accessoires de toitures, témoigne de l’intérêt de l’industriel pour ce marché. Laurent Musy annonce d’ailleurs un regroupement, « sans réduction de personnel », des activités des sociétés Achard et Lahera, (cette dernière également spécialisée en accessoires de toiture ayant été acquise en 2007 par Terreal).
Selon le responsable, le regroupement des activités Achard et Lahera (36 % de parts de marché à elles deux) permettra d’offrir au groupe une nouvelle force de frappe dans le domaine des composants de toiture, avec l’élargissement de la gamme de produits dans un premier temps (avec notamment l’évacuation des eaux pluviales).
En effet, le marché stratégique de la toiture focalise l’intérêt de l’ensemble des acteurs industriels, dont le groupe Saint-Gobain qui a récemment acquis le belge Wattex (produits étanches pour la toiture). L’annonce de la commercialisation en 2018 d’un toit solaire bon marché (et source d’économies pour le ménage qui doit réduire sa facture d’électricité) promise par Elon Musk, le patron de Tesla, a fait mouche dans l’esprit des acteurs de la toiture.
« Nous avons une offre de tuiles solaires et nous regardons Tesla, confirme Laurent Musy. Mais personne ne connaît à ce jour la solution qui va émerger car il existe plusieurs types de technologies et différents projets sont en cours ».
Or, le marché de la toiture solaire, certes en développement (+ 40 % de croissance pour Terreal) est encore « minuscule », selon Laurent Musy. « Nous vendons peu de batteries mais ce marché est en pleine évolution et on y croit, la preuve étant notre investissement de 1,5 million d’euros réalisé dans le Tarn » (agrandissement du site de tuiles solaires).
Autre signe de l’intérêt stratégique de l’industriel pour ce marché : il a créé une force de vente spécifique dédiée au solaire « pour développer ce marché indépendamment du quotidien qui, lui, est traité par les forces de vente classiques ». « Nous avons besoin de connaissances spécifiques dont celles des bureaux d’études pour mieux aborder ce marché en devenir… » conclut Laurent Musy.