Légende : La Résidence Oreka à Bayonne © Bouygues Immobilier
Lancé en novembre 2017, le label Intairieur constitue un référentiel valorisant le niveau de qualité de l'air intérieur du logement neuf. Il a été élaboré grâce aux travaux de l'association APQAI (Association de Promotion de la Qualité de l’Air Intérieur) qui depuis trois années, ouvrent avec ses membres, les bailleurs et promoteurs, les fédérations professionnelles comme l'USH (Union Sociale pour l'Habitat) et l'ordre des architectes mais également les organismes de santé et les associations d'usagers du logement.
Un nouvel organisme, Immolab, a été créé en parallèle pour attribuer la labellisation qui est pleinement opérationnelle depuis mars 2018. Le premier projet est celui de la résidence Oreka de Bouygues Immobilier, un programme mixte de 174 logements implanté dans l’écoquartier du Séqué à Bayonne. D'autres projets ont démarré à Lille avec le promoteur Nacarat et à Strasbourg avec Icade.
L'ensemble du surcoût de la labellisation, avec les audits, les procédures et prises de mesures, est évalué à 0,85% du coût de construction. En retour le bien immobilier peut être mieux valorisé à la vente par le promoteur. « Ce label pragmatique, avec une mise en oeuvre accessible, va avoir un impact significatif pour améliorer la qualité de vie des occupants », se félicite Isabelle Seytel, directrice développement chez Bouygues Immobilier.
L'arrivée de la RT2012 a amplifié la prise de conscience des impacts sanitaires de la qualité de l'air intérieur, légitimant ainsi la création et la pertinence du label Intairieur. En effet avec des bâtiments étanches thermiquement, les désordres arrivent plus vite et plus fréquemment du fait de débits insuffisants de ventilation et d'une non-conformité à la réglementation trop fréquente.
Le principe du label est celui d'une obligation de résultats vérifiée par des mesures sur site. Les préconisations faites par Immolab sont adaptées à chaque projet et en particulier vont dépendre de l'environnement du bâtiment, par exemple s'il est situé à proximité d'une source de pollution comme un périphérique ou une gare ferroviaire.
« Le label porte sur différents points, non seulement la ventilation, mais aussi par exemple l'orientation du bâtiment ou les matériaux utilisés, avec des mesures faites avant livraison. Le process de labellisation est construit en quatre grandes étapes.
La première phase est de sensibiliser les intervenants du projet (maîtrise d'ouvrage, maîtrise d'oeuvre, BE fluides...) sur les bonnes pratiques comme la gestion des déchets ou la surveillance de l'humidité avant de poser le revêtement des sols », confie Nicolas Blondet, Responsable du développement et de la coordination du label chez Immolab.
La deuxième étape a lieu dès les phases APS et APD pour étudier l'environnement immédiat du bâtiment sur l'air, l'eau et le sol. « Par exemple il faut éviter la surchauffe l'été qui libère des polluants. Si le sol pollué est dépollué, un suivi est indispensable de même en cas de présence d'amiante ou de radon dans le sol. Il faut aussi réaliser une étude paysagère en étudiant les plantations prévues pour évaluer les futurs taux d'allergènes venant des pollens », poursuit Nicolas Blondet.
La troisième étape porte sur les matériaux et matériels utilisés, l'exigence du label demande de suivre les normes et DTU, et suivant les cas, de les dépasser, par exemple en exigeant des matériaux de classe d'émission A+ au minimum.
Les équipements de ventilation sont bien entendu scrutés mais aussi ceux pour la production de l'ECS et du chauffage. En effet le fait de chauffer à certains endroits peut engendrer un risque de libération accru de polluants. Il est aussi nécessaire d'étudier la conception des locaux à pollution spécifique comme les garages ou les locaux poubelle de manière à ne pas impacter la qualité de l'air du logement.
La quatrième étape concerne plus particulièrement la ventilation avec l'objectif d'assurer une qualité de l'air pérenne. « Un des objectifs des études et du dimensionnement est d'obtenir un débit hygiénique adapté. Ainsi une étanchéité des réseaux de classe A minimum est demandée et les réseaux sont nettoyés avant livraison. Non seulement la santé des futurs occupants est en jeu mais aussi la réduction du risque de sinistres et la simplification de l'exploitation du bâtiment », complète Nicolas Blondet.
Avant livraison, des mesures sont faites sur site pour contrôler le taux d'émission de benzènes, de COVT (composés organiques volatils totaux), de formaldéhydes, de radon, de moisissures, de particules, etc. Les nombreux points pris en compte servent à obtenir une cohérence globale du process de labellisation qui va jusqu'à fournir une documentation à destination des usagers, sur les bonnes pratiques à adopter dans leur logement.
Source : batirama.com / François Ploye