"Depuis quatre ans, la rénovation urbaine est à l'arrêt, l'ambition originelle s'est perdue. La bureaucratie a progressivement pris le pas sur la dynamique de projets", affirmait Jean-Louis Borloo dans son rapport remis mi-avril au gouvernement, appelant à sa "relance immédiate".
"Suivant la ligne tracée par le président de la République", qui a exprimé "sa volonté d'aller plus vite dans la concrétisation des projets", l'Agence présidée par Olivier Klein, l'ancien maire PS de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), a annoncé avoir adopté en conseil d'administration une "quinzaine de mesures".
"Elles vont permettre de répondre plus rapidement aux attentes des habitants et des élus", qui sont nombreux à s'être plaints de blocages conduisant à une quasi-paralysie du nouveau programme lancé en 2014, a indiqué l'agence.
Tout découle en réalité de la décision d'Emmanuel Macron de doubler l'enveloppe du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU) pour la porter à 10 milliards d'euros, a indiqué le directeur général de l'ANRU, Nicolas Grivel. L'objectif fixé par le président de République est de "sortir d'ici six mois les premiers projets", a précisé le ministère de la Cohésion des territoires.
Sept milliards seront apportés par l'Action logement, le reste par les bailleurs sociaux, à hauteur de deux milliards, l'Etat prenant à sa charge un milliard. Un montant finalement comparable aux 12 milliards du premier programme.
Principale opération à bénéficier de ce doublement, les démolitions de logements sociaux, qui atteindront 80.000. "Nous allons pouvoir leur consacrer 2,5 milliards d'euros, contre un milliard dans la précédente enveloppe", explique M. Grivel.
La transformation des copropriétés privées très dégradées en logement social en sera également facilitée, avec une augmentation de 50 à 80% du taux de subvention des bailleurs qui se lanceront dans cette opération.
Le doublement du financement va aussi permettre plus de souplesse dans les relations avec les élus : "le projet n'aura pas besoin d'être connu dans ses moindres détails", souligne l'Anru, qui s'engage à favoriser les échanges directs avec les élus "le plus en amont possible".
Lancé en 2014, le NPNRU concerne 480 quartiers en métropole, dont 216 dits "d'intérêt national" en raison de l'importance des difficultés cumulées (le revenu médian annuel des ménages y est de 9.000 euros seulement).