Photo©Pascal Poggi
"Je ne suis pas à promettre des choses ou appeler à des choses dont je sais qu'elles ne sont pas possibles", a déclaré M. Rugy à l'occasion d'une campagne d'encouragement à la rénovation énergétique, disant privilégier "des leviers d'actions qui sont réalistes".
Le gouvernement a présenté au printemps, alors que le ministère était dirigé par Nicolas Hulot, un plan visant à rénover 500.000 logements par an pour un budget de 14 milliards d'euros sur cinq ans.
Or, lors de l'annonce inattendue de sa démission fin août, M. Hulot a jugé impossible d'atteindre ces objectifs, affirmant que les moyens nécessaires avaient été "baissé(s) de moitié". Il n'a pas précisé sur quelle enveloppe précise et sur quel calendrier il s'exprimait.
Présent aux côtés de M. Rugy, le secrétaire d'Etat à la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, a réitéré le chiffre de 14 milliards. "Sur le budget, nous allons regarder les choses", a déclaré M. Rugy, assurant que la rénovation énergétique "est évidemment un extrêmement important pour le gouvernement".
Pour autant, "je ne veux pas que l'on s'installe dans l'idée que l'écologie, c'est plus de dépenses", a-t-il ajouté, préférant rechercher "un effet de levier (...) par rapport à l'investissement privé". Le ministre n'est guère entré dans les détails, alors que plusieurs acteurs, notamment les professionnels du bâtiment, s'inquiètent de modalités encore floues sur des champs comme la transformation en prime du crédit d'impôt à la transition énergétique.
Julien de Normandie a réitéré le chiffre de 14 milliards en ce qui concerne le budget dédié au ministère de François Rugy, successeur de Nicolas Hulot.
Sur ce plan, 2019 "sera sûrement une période de transition", a reconnu M. Rugy, évoquant "une réflexion" quant à un report éventuel et renvoyant au budget de l'Etat présenté dans deux semaines.
Sur un autre sujet d'inquiétude du bâtiment, la mise en place d'un "bonus malus" qui augmenterait par exemple la taxe foncière d'un logement très consommateur en énergie, le ministre a aussi entretenu le flou, annoncant que les choses n'étaient "pas tranchées".