"Il y a un marché qui se calme et il n'y a pas de risque de bulle financière en vue", a résumé Thierry Thomas, président de l'institut notarial de droit immobilier. Depuis le début 2018, le marché, qui sort de deux ans d'essor sur fond de conditions de crédit très favorables, voit le nombre de transactions se stabiliser après avoir atteint des records.
Parallèlement, les prix signent une hausse de l'ordre de 3%, selon les chiffres donnés chaque trimestre par les notaires et modélisés en partenariat avec l'Insee. Le bilan dressé par le Conseil supérieur du Notariat est dans la lignée des chiffres pour le troisième trimestre publiés fin novembre. Il l'actualise à l'aide des tendances recueillies ces derniers mois.
"Nos indicateurs avancés font apparaître une stabilisation des prix, pour ne pas dire une légère érosion" en fin d'année, a ainsi souligné M. Thomas, tandis qu'en matière de transactions, "nous n'atteindrons pas le million" en 2018. Ce bilan affine aussi l'aspect territorial des données trimestrielles, qui sont nationales mais dont la présentation est centrée sur l'Île-de-France.
Alors que les derniers chiffres témoignaient d'un rééquilibrage des évolutions de prix entre la région de Paris et le reste du pays, l'Île-de-France semble de nouveau creuser l'écart, les notaires s'attendant à une hausse de plus de 5% au dernier trimestre par rapport à un an plus tôt. "En Île-de-France, ça chauffe un peu", a jugé le notaire parisien Thierry Delesalle, soulignant que Paris seul reste un "marché complètement déséquilibré" mais se refusant à évoquer une bulle dans la région.
Dans le reste de la France, la hausse est en revanche partie pour se stabiliser cette fin d'année, mais les situations restent contrastées entre les plus grandes villes.Selon les notaires, les prix des appartements bondissent en 2018 à Bordeaux, poursuivant la tendance de l'année précédente, alors qu'ils ne cessent de reculer à Saint-Etienne.
"Les tendances de certaines agglomérations peuvent différer de celles des communes elles-mêmes", a relativisé le notaire caennais Frédéric Violeau, notant ainsi que le centre-ville stéphanois se dépeuple, mais que les alentours de la ville gagnent des habitants et montent en prix.