"C'est une surprise de dernière minute, au regard de la dernière mouture qui avait été transmise au Conseil d'Etat", a reconnu Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim, l'une des principales organisations de professionnels de l'immobilier. Le gouvernement a annoncé une réforme du droit des copropriétés, sans précédent depuis 50 ans, après des mois de négociations avec les acteurs du secteur comme la Fnaim.
L'une des mesures les plus saillantes devait être l'obligation pour les copropriétés de mettre en oeuvre un plan de travaux: cette disposition avait été relayée par plusieurs organisations du secteur et elle figurait dans le projet d'ordonnance. Mais la version finale de l'ordonnance, publiée au Journal officiel, n'en fait plus mention.
"C'est affligeant: la mesure phare de cette ordonnance n'y figure pas alors qu'elle avait été approuvée à l'unanimité par l'ensemble des acteurs de la profession et des associations de consommateurs", s'est lamenté M. Torrollion. Selon le président de la Fnaim, Matignon lui aurait fait état d'un "problème de constitutionnalité de cette disposition".
Interrogé, le ministère de la Cohésion des Territoires, dont dépend la réforme aux côtés de celui de la Justice, n'a pas donné d'explication dans l'immédiat. Dans le détail, la mesure aurait imposé aux copropriétaires d'établir un plan de travaux sur dix ans, à partir du moment où l'immeuble concerné a plus de quinze ans d'existence.
Elle imposait à la copropriété de mettre chaque année une enveloppe spéciale pour ces travaux, d'un montant minimum de 2,5% de l'ensemble du budget prévisionnel du plan. La mesure comportait un fort aspect coercitif, puisque les autorités auraient été en mesure d'imposer leur propre plan à une copropriété si celle-ci n'avait pas rempli ses obligations ou présenté un projet jugé insuffisant.
Photo ©F. Leroy
bronze
Il doit y avoir un GROS LOUP là dessous !!!!!!!!