Les parlementaires PS avaient déjà réclamé une "prime climat" en fin d'année dernière dans une proposition de loi. Mais ils ont musclé le dispositif, car la crise du coronavirus exige de "changer d'échelle". Les buts affichés sont d'"atteindre la neutralité carbone en 2050", "éliminer les passoires thermiques" (catégories F et G, les plus énergivores) en dix ans et "sortir 12 millions de personnes de la précarité énergétique".
Le principe de la prime climat est une avance remboursable de 100% des travaux, pour déclencher les rénovations énergétiques dont le coût effraie souvent les ménages. Cette avance serait constituée d'une subvention, jusqu'à 50% des frais pour les plus modestes, et d'un "remboursement différé" pour les sommes restantes, à payer soit au moment de la vente du bien, soit "sur un rythme mensuel".
Au total, l'avance remboursable ne pourrait dépasser 100.000 euros par bien immobilier et serait plafonnée aux deux tiers de la valeur du bien. Les socialistes ne disposent pas de niche parlementaire dans l'immédiat permettant d'examiner leur mesure à l'Assemblée. Mais ils souhaitent la mettre en débat en écho au travail mené par la Convention citoyenne sur le climat, qui doit remettre ses conclusions au gouvernement dans les semaines qui viennent.
Le gouvernement, comme lors du quinquennat précédent, se fixe depuis plusieurs années l'objectif d'atteindre les 500.000 logements rénovés par an, mais peine à y parvenir. Moins de 50.000 logements par an feraient l'objet d'une rénovation complète et performante, selon l'observatoire BBC du label Effinergie, tandis que les marcheurs évoquent le chiffre de 350.000 rénovations partielles.
En 2020, l'exécutif a transformé un crédit d'impôt pour la rénovation énergétique en prime réservée aux ménages modestes, pour leur permettre de lancer les travaux.