Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron, les signataires, dont Nicolas Hulot, ex-ministre de l'Environnement, ont appelé au maintien de cette obligation, qui est l'une des propositions de la Convention citoyenne pour le climat (CCC).
Selon eux, "exclure, comme cela est proposé par certains ministères, l'obligation de rénovation globale du projet de loi viderait ce texte de son ambition sociale et climatique". La CCC, établie en 2019, s'était prononcée pour une rénovation énergétique obligatoire d'ici à 2040.
"La nécessité d'aller deux fois plus vite sur la rénovation énergétique (...) est largement documentée, notamment par le Haut Conseil pour le Climat (HCC)", rappelle la lettre. Le HCC avait affirmé que la France était à la traîne en matière de décarbonation du bâtiment et donc de son objectif de neutralité carbone en 2050.
Les signataires rappellent que "28% de nos émissions de gaz à effet de serre proviennent en effet des bâtiments" et qu'"en moyenne, les dépenses pour se chauffer sont 50% plus importantes que celles causées par nos déplacements". Sont pointées du doigt notamment "les passoires énergétiques", soit des logements particulièrement énergivores et souvent précaires.
"Monsieur le Président, vous vous étiez engagé à faire disparaître les 5 millions de passoires énergétiques d'ici 2025. Force est de constater que les milliards du Plan de relance n'y suffiront pas", soulignent les signataires. Ils faisaient référence au plan de 100 milliards d'euros, dont 30 sont affectés à la "relance verte".
"Le défi qui nous attend est bien plus grand: l'ensemble du parc de logements doit être rénové en moyenne à niveau BBC (bâtiment à basse consommation, ndlr) d'ici 2050", rappellent les associations.Les signataires, dont le Secours Catholique, la Fondation Abbé Pierre ou encore "France Nature Environnement", rappellent que "pour au moins 6,7 millions de personnes, le reconfinement est synonyme de froid et de privation".