L'organisation professionnelle de la filière des gaz et biogaz liquides France Gaz Liquides souhaite rappeler les faits : 30 % des gaz propane-butane-GPL sont produits en France et leurs importations proviennent principalement d'Algérie et d'Europe de l'Ouest exclusivement par voie maritime. Selon le communiqué du 14 mars, le marché français est indépendant de la Russie pour son approvisionnement en gaz liquides. La filière est convaincue qu'elle peut contribuer à accélérer les objectifs d'indépendance énergétique et de diversification des sources d'énergie et propose à l'exécutif de compter sur ses capacités logistiques et de stockage sous utilisées.
L’énergie gaz butane propane alimente au quotidien 27 000 communes non raccordées au réseau de gaz naturel (méthane). Elle permet à 11 millions de consommateurs - soit autant que pour le gaz naturel - de cuisiner, se chauffer ou produire sans aucune dépendance aux importations de gaz russe. Cela inclut également 200 000 automobilistes qui roulent au GPL, carburant alternatif moins sensible aux hausses des prix des carburants conventionnels (0,90 €/l en moyenne le 9 mars).
Le marché français des gaz liquides représente 1700 kt (22 TWh) par an de gaz propane, butane et carburant GPL. Dans un marché dont les ventes ont été divisées par deux en 20 ans - notamment grâce aux travaux d’efficacité énergétique réalisés par les clients - l’industrie a conservé la majorité de ses infrastructures et ses capacités de stockage et de distribution, dans la perspective de l’intégration des gaz renouvelables (biopropane). La transition vers ces gaz liquides renouvelables peut permettre de réduire la dépendance aux importations grâce à une production de biopropane française démarrée en 2019. La réduction des émissions atteindra alors 80% et ce sans changement d’infrastructure, ni pour les distributeurs, ni pour les consommateurs, indique le communiqué.
Selon la filière, le plan de résilience élaboré par le Gouvernement, tout comme le plan européen Re-Power doivent prendre en compte la capacité offerte par les gaz butane propane et GPL en évitant de précipiter les consommateurs vers une seule technologie basée sur l’électricité. A cet égard, France Gaz Liquides soutient la position de Liquid Gas Europe, préoccupée par la recommandation de l’agence internationale de l’énergie d’accélérer le remplacement des chaudières à gaz par des pompes à chaleur. A contrario d’une neutralité technologique souhaitable et d’un objectif de diversification du mix énergétique, elle omet en outre le fait que ces appareils de chauffage peuvent également être alimentés avec des gaz d’origine renouvelable, sans modification de l’installation de chauffage ni des infrastructures de distribution. Il s’agit ainsi non seulement de ne pas forcer les consommateurs des zones hors réseau de gaz naturel à se priver d’une source d’énergie souveraine et abordable, mais aussi de conserver la possibilité d’une transition vers un combustible plus propre et respectueux de la qualité de l’air que le fioul, le charbon ou même le bois. C’est aussi la perspective d’une transition vers les gaz liquides renouvelables à ne pas entraver.
"L’énergie gaz propane – biopropane, butane et GPL, qui ne souffre pas d’intermittence et couvre tout le territoire, qu’il soit continental ou insulaire, souveraine et moins carbonée que le fioul ou le charbon, peut continuer à œuvrer au service du mix énergétique français de demain, et dans le cadre de la Stratégie Française Energie Climat (SFEC) à laquelle elle entend contribuer."
Selon la filière, il est peu probable que la crise actuelle affecte l'approvisionnement en propane butane et GPL des consommateurs, grâce à une multitude de producteurs opérant dans le monde entier, à des chaînes d'approvisionnement mondiales solides et à une distribution fiable. Le secteur investit également à l'échelle européenne dans la capacité de production locale de bioGPL, ce qui renforcera aussi la sécurité énergétique de l'UE. "devant la nécessité urgente de réduire la dépendance énergétique à la Russie (...), les gaz butane, propane et GPL offrent d'ores et déjà en France la capacité de multiplier par deux leur contribution à la fourniture d'énergie aux Français, tout en permettant immédiatement un gain d'émissions de GES de près de 20% dans le cadre d'une substitution au fioul."