"Il est indiscutable qu'il faut un nouveau palais de justice, parce que les conditions de travail (...) ne sont pas satisfaisantes" dans le palais historique du centre de Paris, a estimé Christine Taubira, Ministre de la Justice, sur Europe 1.
Mais la construction du futur palais dans le quartier des Batignolles (17e arrondissement), qui a été été confiée à un groupement d'entreprises mené par Bouygues, est prévue dans le cadre d'un partenariat public-privé "qui, comme d'autres, a été signé pendant la campagne électorale", a relevé la ministre.
"On ne peut pas prendre à la légère et avec désinvolture un PPP qui engage l'Etat sur plus de 27 ans avec des loyers qui s'accroissent", a ajouté Mme Taubira, qui a donc "demandé une inspection générale sur le mode de financement" de l'édifice. A la question de savoir si la réalisation du nouveau palais était remise en cause, la ministre a simplement répété qu'il était "sous inspection générale des finances à Bercy".
Le prédécesseur de Mme Taubira, Michel Mercier, avait présenté en février la maquette du futur palais, conçu par l'architecte Renzo Piano, estimant que son coût de construction de 575 millions d'euros serait amorti en 15 ans.
Le contrat PPP prévoit que Bouygues finance la construction du bâtiment et en assure l'exploitation et la maintenance pendant 27 ans, moyennant 12,8 millions d'euros par an, avait précisé le groupe de BTP.
Par ailleurs, à propos de la construction de nouvelles prisons, Christiane Taubira a souligné qu'il y avait "plusieurs programmes", certains en voie d'achèvement, d'autres évoqués pendant la campagne électorale "de façon totalement démagogique", dont le financement n'a pas été étudié.
Entre les deux, il y a "des projets en cours qui, comme le futur palais de justice de Paris, sont financés par des partenariats public-privé (PPP)". "C'est une façon d'engager des fonds publics sur parfois plus de 25 ans, ça mérite d'être regardé de près", a-t-elle là aussi estimé.
Source : batirama.com / AFP