"L'année 2012 n'a pas bien commencé. Et dans un contexte économique morose, le contrecoup du mouvement d'anticipation de la fin 2011 a pesé dès janvier 2012", relève l'étude. Pour Crédit Logement "l'embellie observée à l'automne 2011 n'a pas suffi à inverser la tendance récessive du marché".
Pour Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris-Ouest et auteur de l'étude de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, trois raisons à cet effondrement: la demande s'est effondrée, des aides publiques ont disparu (comme le prêt à taux zéro PTZ dans l'ancien) et l'offre de crédit s'est réduite en raison des problèmes de refinancement des banques.
Pour le seul deuxième trimestre, la chute est encore plus brutale avec une baisse de 39,2% par rapport au trimestre correspondant de 2011. Le mois de juin marque une très légère amélioration avec un total des prêts accordés en baisse de 21,4% par rapport à juin 2011. Mais la différence est immense avec le mois de juin de l'an dernier qui enregistrait un bond des prêts de 24,7% comparé à juin 2010.
Le paradoxe de cette situation réside dans le fait que le taux des crédits immobiliers se maintient à un niveau très bas. En effet les taux d'intérêt reculent depuis mars et ne sont plus très loin de leur plus bas niveau historique depuis 1945 (3,25% en moyenne) atteint en novembre 2010. Ils se sont établis en moyenne à 3,59% en juin contre 3,97% par exemple en janvier, perdant 36 points de base en quatre mois, selon Crédit Logement.
Pour l'ensemble de l'année 2012, les crédits immobiliers accordés par les banques devraient être compris entre 110 à 120 milliards d'euros, soit une baisse de près de 25% à 30% par rapport à 2011 (160 milliards), loin du record absolu de 2007 (170,2 milliards), estime Michel Mouillart.
Au début de l'année M. Mouillart envisageait encore une montant de 130 milliards pour l'ensemble de 2012.Ce renversement de tendance survient après une explosion de ces crédits depuis le début du siècle qui avait contribué à la bonne tenue du marché immobilier en France : 70,8 milliards en 2001, 87,3 en 2003, 143,7 en 2005 et 170,2 en 2007.
Source : batirama.com / AFP