Ces chiffres, estimés à 500 400 sur un an, soit une hausse de 20,7% par rapport à l'année précédente - et de 9% par rapport à l'avant-crise sanitaire - sont cependant en trompe-l'oeil. Ils font en effet suite à un nombre "exceptionnel" de dépôts de demandes de permis en décembre 2021, avant l'entrée en vigueur d'une règlementation environnementale (RE2020) plus contraignante pour les constructions neuves.
L'instruction des dossiers par les collectivités débouche logiquement sur ce pic dans les premiers mois de 2022, mais les chiffres devraient nettement décroître dans les mois à venir, selon les professionnels du secteur. Ainsi, les logements individuels "purs", c'est-à-dire hors lotissements, dont les permis de construire sont plus courts à délivrer, ont atteint leur pic en février et refluent nettement en avril. Les lotissements, eux, ont connu un pic en mars, tandis que les immeubles et résidences, dont les autorisations sont en général les plus complexes, restent encore à un niveau très élevé.
La RE2020, entrée en vigueur au 1er janvier, a pour objectif de limiter les émissions de gaz à effet de serre de la construction neuve. Elle incite à construire en utilisant des matériaux dits biosourcés, comme le bois, plutôt que les plus classiques béton ou acier, dont la fabrication est polluante. Elle oblige également les nouveaux logements à être mieux isolés contre le froid et la chaleur, et à avoir un impact modéré sur le climat.
La Fédération française du bâtiment a estimé entre 7 et 8% le surcoût de cette règlementation pour la filière en 2022.