• L'assurance-vie et le PEA sont deux enveloppes complémentaires, et dont le fonctionnement est similaire : à mi-chemin entre investissement et épargne.
• Il est conseillé d’ouvrir les deux pour un projet de moyen terme, c’est-à-dire pour des fonds dont vous aurez besoin à une échéance entre 5 et 8 ans.
• Le PEA a pour lui d’être exonéré d’impôt après 5 ans. En échange, il faudra accepter de ne pas y verser plus de 150 000€. Il est aussi plus risqué car c’est sur des actions que votre épargne sera investie. Pas de cadeau fiscal à la transmission, le PEA rentre dans la succession.
• L'assurance-vie bénéficie d’un régime fiscal privilégié après 8 ans. Heureusement, pas de plafond de versement, et une ouverture à l’ensemble des marchés. Elle bénéficie d'une fiscalité privilégiée lors de la succession.
Ouverture
L'assurance-vie ou le PEA peuvent être ouverts auprès d’un courtier en ligne (Bourse Direct), d’une banque en ligne (Boursorama, Fortuneo) ou d’un établissement financier traditionnel sur recommandation d’un conseiller en gestion de patrimoine.
Il y a là un choix à faire en fonction de vos préférences : souscrire en ligne et bénéficier de frais bien moins élevés, mais sans possibilité d’être accompagné en direct.
L'assurance-vie est un produit d’assurance. Votre épargne est donc confiée à un assureur, le courtier jouant uniquement un rôle de distributeur. Par exemple, le contrat Horizon distribué par Bourse Direct est assuré par Generali Vie.
Le PEA est un produit bancaire par défaut, mais il existe une version « assurantielle » du PEA qui est en réalité un contrat de capitalisation. Le PEA bancaire est le plus répandu.
Univers d’investissement
L'assurance-vie est plus ouverte : vous pourrez y loger des supports financiers, immobiliers et monétaires sans restriction géographique. Le support phare de l’assurance-vie reste le fonds euros, sur lequel jusqu’à 100% du capital et des plus-values sont garantis. Actions, SICAV actions, SICAV obligataires, ETF, SCPI sont des exemples de supports en « unités de compte » que vous pouvez loger dans une assurance-vie.
Le PEA est d’emblée plus limité : seuls sont éligibles les actions européennes et fonds majoritairement investis en actions européennes (par fonds nous entendons FCP, SICAV et autres ETF). Sur un PEA-PME, seules des parts sociales de PME européennes sont éligibles. Heureusement, des astuces d’ingénierie financière permettent aux sociétés de gestion d’émettre des fonds étrangers éligibles au PEA.
De quoi vous permettre d’investir sans problème sur des ETF basés sur le Nasdaq 100 ou MSCI World dans votre PEA.
Assurance-vie | PEA | |
Fonds euros | Oui | Non |
Actions | Oui (toutes places) | Oui (européennes uniquement) |
ETF | Oui | Oui (à 75% en actions européennes) |
Fonds actions | Oui | Oui |
Fonds immobiliers (SCPI, OPCI) | Oui | Non |
Frais
Les frais en assurance-vie sont très variables, mais sur les meilleurs contrats internet, il faut compter les frais d’enveloppe (0,60% environ), les frais propres à chaque support (0,30% pour un ETF par exemple) et des frais d’arbitrage (0% la plupart du temps).
Sur le PEA, c’est aussi le grand écart, mais il faut compter les frais propres à chaque support (0,30% pour un ETF) et des frais de passage d’ordres (0,10% environ).
Fiscalité des retraits et des rentes
En assurance-vie, tout retrait partiel de fonds après la 8ème année n’est plus imposable, mais les prélèvements sociaux restent dus sur la partie qui correspond aux plus-values produites par vos supports.
Il en va de même si vous décidez de retirer vos fonds en totalité. En revanche, si vous décidez de « sortir » du contrat en rente, une partie de celle-ci sera imposable en fonction de votre âge à la date de conversion du capital en rente.
Sur un PEA, tout retrait intervenant après la 5ème année est, là aussi, non imposable, mais avec obligation de vous acquitter des prélèvements sociaux sur vos gains accumulés. Contrairement à l’assurance-vie, la sortie en rente est totalement défiscalisée sur le PEA.
Clôture
Un contrat d’assurance-vie est clôturé seulement à l’initiative de l’épargnant : c’est le cas lorsqu’il décide de retirer la totalité des fonds ou s’il décède.
Un PEA est clôturé automatiquement si l’épargnant retire ses fonds avant la 5ème année du plan, partiellement ou en totalité. C’est la loi qui l’exige. Il y a bien entendu des exceptions liées à la situation de l’épargnant, par exemple s’il envisage d’utiliser les fonds à la suite d’un licenciement ou d'une invalidité. Heureusement, ces restrictions sont levées après la cinquième année du PEA : plus de clôture automatique si vous retirez les fonds, le plan continue de fonctionner et vous pouvez l’alimenter sans dépasser les 150 000 €.
Transmission
L'assurance-vie bénéficie d'une fiscalité privilégiée lors de la succession. Si l’assuré décède, le capital ou la rente qui revient au bénéficiaire (celui qui est désigné dans la fameuse « clause bénéficiaire » du contrat) sont exonérés de droits de succession.
Le PEA ne bénéficie pas d’un tel régime, qui est propre aux produits d’assurance. Le capital, les placements et autres liquidités détenues par le défunt dans son PEA rentrent automatiquement dans la succession, avec le régime fiscal qui va avec.
Transfert
L’assurance-vie n’est pas transférable, à moins de rester chez le même assureur.
Le PEA en revanche peut être transféré d’un établissement à un autre, théoriquement sans problèmes. Attention toutefois aux lenteurs et réticences entre établissements.
Vos objectifs d’épargne déterminent en premier lieu le choix entre ces deux enveloppes. Le PEA est à privilégier si vous voulez vous constituer une épargne financière dans les meilleures conditions fiscales, grâce à la franchise d’impôt. L’assurance-vie est à privilégier par ceux qui veulent préparer l’après-retraite, ou optimiser leur succession.
Votre sensibilité au risque fait aussi partie de l’équation. Sur le PEA, l’orientation actions fait que vos investissements soient plus risqués, bien que potentiellement plus rémunérateurs. En assurance-vie, vous conservez la possibilité d’investir une large part (jusqu’à 100%) de votre épargne sur un fonds euros à capital garanti, et sur des unités de compte monétaires non garanties mais très peu risquées.
Vos compétences en investissement déterminent aussi votre choix. Le PEA se destine plutôt à ceux qui savent piloter un portefeuille d’instruments financiers, qui savent faire du stock-picking et maîtrisent un minimum la science des arbitrages. L’assurance-vie a pour elle de proposer systématiquement une gestion pilotée : vous avez la possibilité de confier votre portefeuille à un professionnel en indiquant une orientation prudente, équilibrée ou offensive.
La disponibilité des fonds et la souplesse de l’enveloppe sont un autre aspect important. L’assurance-vie offre plus de souplesse car il est possible de demander un rachat à tout moment si vous avez besoin de liquidités. Ce n’est pas possible sur le PEA (avant la cinquième année après l’ouverture), à moins d’accepter de voir son plan clôturé.
Assurance-vie | PEA | |
Ouverture | 1 personne = plusieurs contrats possibles (mineurs sous conditions) | 1 personne = un seul PEA (mineurs non acceptés) |
Versements | Illimités | Plafond de 150 000 € sur le PEA Plafond de 25 000 sur le PEA-PME |
Univers d'investissement | Fonds euros et eurocroissancses FCP et SICAV ETF Fonds immobiliers Fonds private equity Actions cotées (rare) | FCP et sicav (75% de sous-jacents européens) Actions cotées (européennes) Parts sociales PME/ETI (européennes) |
Fiscalité sur les retraits (s’applique uniquement aux gains) | Si rachat ou retrait avant 8 ans = Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 12,80 % ou impôt sur le revenu au barème progressif (+ CSG – CRDS) | Si rachat ou retrait avant 5 ans = Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 12,80 % ou impôt sur le revenu au barème progressif (+ CSG – CRDS) Si rachat ou retrait après 5 ans = aucun impôt (+ CSG – CRDS) |
Fiscalité sur la rente viagère | Rente viagère fiscalisée à - 70% si rentier < 50 ans - 50% si rentier < 60 ans - 40% si rentier > 70 ans - 30% si rentier +70 ans (+ CSG – CRDS) | Rente viagère non fiscalisée (+ CSG – CRDS) |
Succession | Clôturé Impôt sur le capital transmis * Titres liquidés par le dépositaire (capital transmis au bénéficiaire désigné) * Fiscalité Sur les versements réalisés avant les 70 ans = 0% jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire, puis entre 20% et 31,25% sur la partie supérieure Sur les versements réalisés après 70 ans = 0% jusqu’à 30 500 € tous bénéficiaires, puis droits de succession sur la partie supérieure | Clôturé Aucun impôt sur les plus-values (+ CSG – CRDS) Titres liquidés par le dépositaire (produit de la vente inclus dans la succession) |