La sécurisation des chantiers passe par la mise en place d’une politique de prévention. Par ailleurs, il existe des solutions innovantes permettant de mieux sécuriser vos chantiers de construction.
L’environnement d’un chantier de construction comporte de multiples risques pour la sécurité des salariés. Ceux-ci sont en effet exposés à divers facteurs susceptibles de provoquer des accidents. Au-delà des risques mécaniques souvent liés à l’usage des machines par les hommes, il y a d’autres types de menaces. C’est le cas notamment de l’impact physique des vibrations ou du bruit. En effet, les troubles musculo-squeletiques bien mieux diagnotiqués par la médecine du travail font désormais l'objet d'une chasse à tout va, et cela au grand plaisir des ergothérapeutes et autres spécialistes de ces difficultés. Le secteur du BTP est sans doute l'un des plus touchés, en effet, les corps en mouvement sont de façon permanente exposés aux éléments, fragilisant ces derniers...
En outre, les risques chimiques, radiologiques et biologiques sont d’autres dangers auxquels sont exposés les professionnels du bâtiment. Ces dangers bien que souvent méconnus sont bien plus insidieux dans la vie de tout un chacun. Tout le monde se souviendra des ouvriers atteints de pathologies liées à l'amiante ou bien encore aux peintures à base de plomb, voire encore la silicose dans le cas des personnels exposés aux poussières de silices (qui sont, soit dit au passage, bien plus fréquentes qu'on ne pourrait le penser !) En outre, la possibilité existe également pour ces derniers de développer des risques psychosociaux. En effet, une lourde blessure ou une pathologie de longue durée peut entraîner un renfermement voire une ostracisation du monde professionnel ainsi que le sentiment de ne plus être "utile" ou capable de quoi que ce soit. Il n'est d'ailleurs pas rare de voir les blessés longue-durée de ce secteur sombrer dans une profonde déprime voire une dépression. Or, la plupart du temps, ces risques sont inhérents aux mauvaises conditions de travail.
Le chef d’entreprise est le principal responsable de la sécurité sur les chantiers. En vertu de son article L.4121-1, le code du travail enjoint l’employeur à prendre : « les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ».
Certes ce type d'article ne devrait pas exister car il semble évident que la prévention des accidents est indispensable, mais, malheureusement ce n'est pas toujours le cas. Ce qui, soit dit en passant, est complètement contre-productif. En effet, d'un point de vue purement économique, un ouvrier blessé ne rapporte rien à une entreprise, mais va bien souvent coûter beaucoup d'argent. Cela vaut-il donc véritablement la peine d'économiser 400 ou 500 euros d'équipements de protection individuelle, au risque de devoir en payer plusieurs milliers, voire dizaines de milliers, tout cela pour ne pas avoir mis en place des conditions adéquates. Il semble légitime de s'interroger...
C'est pour cela que la mise en place d’actions, de protocoles et autres formations permettant de prévenir les risques professionnels, d’informer et de former les salariés sur la sécurité au travail, d’organiser les travailleurs et de mettre à leur disposition des moyens adaptés sont indispensables. Autrement dit, l’employeur doit veiller à bien adapter ces mesures en tenant compte des éventuels changements de circonstances afin d’améliorer les situations existantes.
À la vue de ce tableau, il est évident que l’entreprise a une obligation de résultats en matière de sécurité sur les lieux de travail. Mais d'un point de vue économique, comme évoqué précédemment, la protection des employés peut avoir des conséquences drastiques vis-à-vis de la survie d'une entreprise opérant dans un environnement déjà hypercompétitif. Dès lors, l’applicabilité de cette maxime dans l’univers de la construction ne fait plus aucun doute.
La nécessité de protéger les salariés contre d’éventuelles menaces à leur sécurité et à leur santé, sur un chantier, implique une approche globale en matière de prévention des risques. Ce train de mesures, d’actions et de documents à mettre en place est connu sous l’appellation « politique de prévention des risques ».
La nécessité d’établir un plan de prévention holistique est d’autant plus pertinente en cas de coactivité sur le même chantier. En effet, une bonne coordination entre les équipes et leurs responsables est indispensable lorsque des professionnels de diverses spécialités interviennent sur le même site. En effet, il ne serait guère judicieux de faire travailler une excavatrice à deux pas d'une fosse septique, ou bien encore, un plombier à coté d'un électricien. De ce fait, une évaluation précise des risques est nécessaire afin d'assurer la sûreté de tous les intervenants dans un tel environnement.
Dans le document de prévention, on retrouve généralement le rappel des règles de base en matière de sécurité. Ce document comporte également les noms des principaux intervenants ainsi que leurs coordonnées. Bien souvent des annexes à ce document peuvent être éditées stipulant certaines modalités spécifiques à l'environnement. En effet, la construction d'une infrastructure cruciale (centrale électrique, port, autoroute...) présente des impératifs bien différends de ceux relatifs à la construction d'un pavillon. De plus, la nature des travaux peut également impliquer des éléments spécifiques à la sécurite, tout particulièrement, dès lors qu'une dépollution ou tout autre ouvrage du genre est requis.
Au final, la formation et l'information des salariés au sujet du respect des règles de sécurité, de la distribution des équipements de protection individuelle spécifiques à chaque mission sont autant de prévisions attendues d’une politique de prévention. En effet, chaque chantier ayant ses spécificités propres, se doit de proposer un schéma sécuritaire adapté. Parmi les fournitures, il peut s’agir de casques de sécurité, de gants, de chaussures ou de vêtements de protection. La protection auditive n’est pas en reste. Elle implique l’usage de casques antibruit qui servent à atténuer les nuisances sonores.
Que ce soit pour les travailleurs ou pour les salariés, la sécurité sur les chantiers de construction est un enjeu véritable, tant pour la protection des hommes que la viabilité économique de l'entreprise en charge de ces derniers. C’est ce qui explique la multitude de solutions informatiques qui ne cessent d’apparaître sur le marché. Toutes visent à renforcer la sécurité sur les chantiers grâce à l’Internet of Things (IoT). Cette tendance, visant à se développer dans les années à venir ne pourra être que bénéfique. Imaginons un casque de chantier connecté étant en mesure d'établir un prébilan médical d'un blessé, contrôlant et envoyant les constantes de ce dernier en temps réel au service de régulation du SAMU, il y a fort à parier que de nombreuses conséquences plus graves pourraient être évitées. On peut même aller jusqu'à imaginer des EPI, lançant une alerte aux services de secours dès lors que ces derniers reconnaîtraient les premiers signes d'un accident, faisant ainsi économiser de précieuses minutes aux services de secours. Cela ne fait aucun doute, les objets connectés interagissent avec l’environnement dans lequel ils sont déployés. Et comme on n'arrête pas le progrès, il ne serait guère étonnant de voir ces derniers atteindre des degrés d'efficacité que nous avons, encore aujourd'hui, du mal à percevoir.
Bien que nous n'en soyons encore qu'aux balbutiements de cette approche hyperconnectée, on trouve désormais dans le commerce des chaussures connectées. Celles-ci anticipent et vous protègent efficacement des risques de blessures grâce à leurs semelles morphologiques. Pour sa part, le recours à la solution Rcup assure la détection des chutes de plain-pied, ce qui facilite grandement l’intervention des secouristes. Si vous souhaitez faire une intervention sur une toiture depuis le sol, vous pouvez utiliser une perche Beky (système de pulvérisation pour le traitement des toitures). C’est une solution, qui, au lieu de vous contraindre à aller "crapahuter" sur votre toiture vous permettra de traiter cette dernière sans risques.
Une autre approche est également en plein essor: la modélisation des informations du bâtiment (BIM). Il s'agit, sans nul doute, d'une innovation majeure dans le domaine du BTP. Son principe étant de réunir toutes les informations relatives au chantier en un seul et même lieu et de les mettre à la disposition des usagers quels qu'ils soient. A terme, cette approche facilite les interventions ainsi qu’une meilleure coordination des équipes chargées de concevoir et d’implémenter le projet. Il permet également d'un point de vue économique une meilleure gestion des ressources de l'entreprise permettant ainsi de maximiser son profit, tout en réduisant les pertes. D'un point de vue RH, ce type de système simplifie la gestion du capital humain permettant ainsi à l'ensemble des autres parties prenantes, à savoir les salariés et les managers, de connaître l'ensemble des aspects du projets permettant ainsi à ces dernier de s’assurer du respect strict et méticuleux des règles et consignes de sécurité afin d'assurer la bonne marche du chantier.