L'AMF a enregistré en 2022 "plus d'une centaine de réclamations et signalements", ainsi "qu'une cinquantaine de demandes" d'épargnants s'interrogeant sur ce type d'investissement, notamment via sa plateforme AMF Epargne Info Service, explique l'autorité dans un communiqué.
Les pertes subies par les épargnants sont "élevées", juge-t-elle, en moyenne de 70.000 euros. Les résultats sont loin des "taux de rendements élevés", entre 6 et 12%, et des "placements sécurisés" vantés par des "fausses brochures commerciales". Ces offres surfent sur les tendances du moment de la finance verte: centrales photovoltaïques exploitées en Europe, "livret hydrogène" ou encore des "éco-parkings", c'est-à-dire des places de stationnement avec bornes de recharge électrique, énumère-t-elle.
L'AMF avait déjà alerté en 2020 sur les escroqueries liées aux investissements dans des places de parking. Souvent, ces offres frauduleuses "usurpent l'identité de groupes connus" et mettent parfois en avant "une soi-disant garantie de capital" par la Banque de France ou la Banque centrale européenne, alerte aussi l'AMF.
Les épargnants sont généralement sollicités par mail ou par téléphone, après avoir renseigné leurs coordonnées dans des formulaires de contact sur internet ou avoir découvert les offres sur les réseaux sociaux. Mais, "peu après avoir effectué les virements, les victimes ne parviennent plus à joindre les faux conseillers ni à récupérer leurs fonds", relate l'autorité chargée de la protection de l'épargne investie en produits financiers.
L'AMF rappelle enfin des "règles de vigilance" vis-à-vis des investissements, notamment ne pas céder à la pression des interlocuteurs ou à l'urgence avant d'investir, se méfier "des promesses de gains rapides sans contreparties" et rappelle que "les usurpations sont fréquentes, nombreuses et faciles à réaliser".
Parallèlement, l'organisme de qualification des énergies renouvelables Qualit'EnR a indiqué dans un communiqué ce 22 novembre avoir reçu 508 réclamations cette année au sujet d'entreprises peu scrupuleuses pouvant être qualifiées d'éco-délinquantes. Qualit'EnR a dressé le portrait robot de ces entreprises et de leurs victimes.
Typiquement, "un éco-délinquant démarche souvent par téléphone, ce qui est interdit depuis juillet 2020. Il a une posture plus commerciale que technique et a pour objectif de faire signer un bon de commande comprenant souvent un renoncement au délai de rétractation légal. Qualit’EnR présente également le portrait type des consommateurs victimes : les propriétaires d’une maison ancienne, les personnes vivant seules, souvent vulnérables et éligibles aux aides financières les plus conséquentes."
Avant de signer :
Pendant les travaux :
Qualit'EnR souligne que seules 1% de ses entreprises qualifiées sont concernées par une réclamation-client, et que seules 0,12% d'entre elles pratiquent ce qui pourrait s'apparenter à de l'auto-délinquance. Une certification est donc généralement un gage de sérieux pour la majorité des entreprises.