Non moins de 220 personnes se sont retrouvées au Pavillon Dauphine pour le déjeuner-débat annuel organisé par la FNBM. Négociants mais aussi industriels et professionnels du bâtiment ont écouté attentivement le grand témoin invité de cette édition 2012.
Jean-Paul Delevoye, président du conseil économique, social et environnemental (CESE) a pourtant eu bien du mal à remonter le moral des troupes plombé par la crise économique mais pas seulement.
Alors qu’elle prévoit une nouvelle baisse de chiffre d’affaires de 10% en 2013 (versus déjà -6% en 2012), la FNBM s’inquiète aussi des dérives constatées en matière de délais de paiement.
« Aujourd’hui les difficultés rencontrées par les artisans et entrepreneurs pour obtenir le règlement de leurs travaux sont telles que certains s’éloignent du 45 jours fin de mois (30 jours le 15) directement issus de nos accords, déplore Géraud Spire, président de la FNBM.
Il est également inacceptable que des entreprises artisanales tombent du seul fait de n’être pas payées en temps et en heure (…) » En ligne de mire aussi, les particuliers et les collectivités qui ne sont pas concernés par la LME.
La FNBM vient d’envoyer un courrier à Bercy pour demander la mise en place d’un médiateur départemental chargé de « hâter les paiements des ménages comme des collectivités et de résoudre les conflits inter-entreprises. »
La FNBM déplore le rehaussement annoncé de la TVA de 7 à 10% et renvoie le gouvernement à ses contradictions. « Comment peut-on parler d’environnement et ne pas, a minima, maintenir un taux de TVA réduit pour les travaux d’isolation et d’accroissement de la performance énergétique ? », se demande le président.
« Ce sont des travaux de première nécessité qui doivent être traités comme des produits de première nécessité ! ». Alors que les négoces spécialisés dans la distribution de produits et systèmes d’isolation souffrent moins que les autres, le relèvement du taux de TVA pourraient les impacter plus sérieusement.
Le président Spire saisit aussi l’occasion pour dénoncer une « fiscalité exacerbée et mal maîtrisée ». « L’année dernière, j’avais employé l’expression d’une pluie de taxes… Depuis, le gouvernement a instauré une nouvelle taxe sur les eaux pluviales applicables à certains de nos négoces…
Sans parler de la TASCOM (taxe sur les surfaces commerciales, ndlr) que certains aimeraient nous appliquer injustement, de la TLPE (taxe locale sur la publicité extérieure, ndlr) qui nous conduit à ne plus informer de nos activités commerciales sous peine d’être taxés sur nos supports, de la hausse de nos cotisations foncières… »
Et que dire de la future Eco taxe transport qui vise à taxer à compter du 1er juillet 2013 les camions circulant sur certains tronçons de route…
Difficile dans ces conditions de motiver les troupes ! Jean-Paul Delevoye a rappelé que la France tirait depuis toujours sa force dans sa capacité à créer et à innover déplorant qu’aujourd’hui, le progrès soit considéré comme un facteur de risque !
« Vous devez vous inscrire dans une vision à long terme pour construire un business modèle nouveau… » Les échéances à court terme ont toutefois vite fait de rattraper le quotidien des chefs d’entreprise du bâtiment !
Source : batirama.com / Céline Jappé