Portrait de Roland Castro et de la Bourse du travail de Saint-Denis.© Wikipedia
Elisabeth Castro, sa fille, a indiqué qu'il était mort paisiblement et entouré de sa famille dans un hôpital parisien.
L'architecte Roland Castro est connu notamment pour la rénovation de la Cité de la Caravelle à Villeneuve-la-Garenne. Il a également signé la Cité de la bande dessinée à Angoulême et la Bourse du Travail de la ville de Saint-Denis.
Sa vision de l'habitat était associée à son combat politique. Roland Castro n'a cessé de mettre en avant le lien entre urbanisme et lien social, désireux de "convaincre ses concitoyens et ceux qui les représentent que les banlieues ne sont pas des fourre-tout pour exclus de la société".
Bâtiment du "pont" de l'UTBM à Sevenans. Photo © Wikipedia
"Légende de l'architecture et de l'urbanisme, militant de gauche visionnaire, Roland Castro nous a quittés. À notre paysage urbain, il lègue une empreinte indélébile. Aux citoyens, une inspiration. Au revoir et merci, Roland", a tweeté le président Emmanuel Macron, à la demande duquel Roland Castro avait rédigé un rapport sur le projet du Grand Paris en 2018.
"Je regretterai cet ami chaleureux, de tous les combats et qui a eu tant de vies. (...) Paris lui rendra hommage", a réagi sur Twitter la maire de la capitale, Anne Hidalgo.
Un militant de la ville belle s’en est allé.
— Olivier Klein (@OlivierKlein93) March 10, 2023
Roland Castro, architecte visionnaire, homme de gauche. Permettre à chacun de se loger dignement était sa boussole, portant dans ses tripes le logement social pour offrir à tous, un toit.
Très touché, en pensée avec ses proches. pic.twitter.com/53WsKnEPGM
De son côté, Olivier Klein, ministre du Logement, regrette le départ d'un "militant de la ville belle".
Né le 16 octobre 1940 à Limoges de parents juifs, Roland Castro vit ses premières années dans l'arrière-pays limousin, dans l'un des premiers maquis de la résistance. De ces quatre années, il gardera l'idée qu'il doit s'acquitter d'"une dette d'existence envers la France".
Entré aux Beaux-Arts de Paris en 1958, il est porteur de valises pour le compte du FLN algérien, avant de rejoindre l'Union des étudiants communistes. Il finira par embrasser le maoïsme et la lutte révolutionnaire, bannière sous laquelle il militera en Mai 68.
En 1983, il co-fonde "Banlieues 89" avec son ami l'urbaniste Michel Cantal-Dupart. L'initiative remonte jusqu'à François Mitterrand, qui confie une mission interministérielle à Roland Castro. Plus de 200 projets sont soumis à Banlieues 89. Mais l'opération se confronte à la frilosité financière du gouvernement et Banlieues 89 disparait en 1991.
Tantôt mitterrandien, tantôt soutien du PCF et plus récemment d'Emmanuel Macron, Roland Castro avait créé son propre parti, le "Mouvement pour l'Utopie Concrète", avec lequel il s'était lancé dans la présidentielle de 2007, sans collecter les parrainages nécessaires.