Quels revêtements pour les planchers chauffants rafraîchissants?





 

De part leur bonne conductivité thermique, les revêtements carrelés sont les plus adaptés pour une mise en œuvre sur plancher chauffant rafraîchissant. Mais en pose collée uniquement.

 

chauffage2-403.jpg

 

 

En raison de la masse surfacique limitée en plancher réversible (voir encadré sur CPT 31 64), l’épaisseur du mortier de scellement nécessaire lors d’une mise en œuvre scellée exclut, de fait, ce type de mise en œuvre avec les planchers réversibles. Sont admis les carreaux céramiques, les dalles de pierre calcaire et les éléments de granit, d’une dimension maximale de 2 000 cm2.

 

Le support préparé conformément à  NF P 61-203 § 5.2, réf. DTU 26.2/52.1 ne devra pas présenter de défaut de planéité de plus de 7 mm sous la règle de 2?m pour les mortiers colle à consistance normale, et de 5 mm sous la règle de 2?m pour ceux à consistance fluide. En ce qui concerne l’enrobage des tuyaux à eau, il détermine le choix de la colle à carrelage avec lequel il est en contact.

 

Dans le cas de chape ciment traditionnelle, il est conseillé d’utiliser un mortier colle C2 ou C2S.

 

Avec un enrobage chape liquide, ciment ou anhydrite (chape fluide à base de sulfate de calcium), il convient de consulter les Avis techniques des chapes concernées pour connaître la compatibilité et les modalités de mise en œuvre.

 

La procédure de mise en chauffe du système selon le CPT 31 64 doit être respectée. À savoir au minimum : après coulage de l’enrobage 14 jours de séchage, puis 3 jours de montée en température, 4 jours de maintien de la température et, enfin, 48 heures d’arrêt du chauffage, avant la pose du revêtement collé. Des joints inter-carreaux de 3 mm minimum seront prévus et leur finition réalisée 24 heures après la pose. La remise en service du chauffage s’effectue 2 jours au minimum après la pose. 

 

A RETENIR :

 

Intérêts : visé par le CPT 31.64, parfaitement adapté pour une pose sur plancher réversible hydraulique.

Limites : plus coûteux qu’un revêtement de sol plastique.

 

 




 

Les revêtements de sols plastiques sont également autorisés par le CPT 31.64 relatif aux planchers chauffants réversibles. Mais sous conditions.

 

chauffage1-403.jpgPour être compatibles avec un plancher réversible, les revêtements plastiques doivent être titulaires de la marque NF-UPEC, et les revêtements PVC sur sous-couche mousse privilégiés. Et dans tous les cas, les adhésifs utilisés doivent avoir fait la preuve de leur aptitude à l’emploi notamment vis-à-vis de la réversibilité à l’humidité du plan de collage vérifiée conformément à la  norme NF T 76-128.

 

La pose des revêtements de sol plastique sera réalisée conformément à la NF P 62-203, réf. DTU 53.2. Le chauffage est interrompu 48 heures avant l’application de l’enduit de lissage et ne sera remis en route que 48 heures au moins après la mise en œuvre du revêtement de sol plastique. À retenir et à surtout spécifier aux clients?: la pose de tapis sur ces revêtements modifie de façon importante la résistance thermique de l’ensemble et ne permet pas de respecter l’exigence d’avoir une résistance thermique des revêtements de sols (y compris l’isolation acoustique éventuelle) situés au-dessus des tubes inférieures à 0,09 m².K/W.

 

A RETENIR :

 

Intérêts : visés par le CPT 31.64, mise en œuvre plus économique qu’avec un revêtement carrelé.

Limites : ne permet pas de mettre de tapis.

 

 




 

Comme la moquette, le parquet n’est pas visé par le CPT 31.64. Pourtant dans la pratique, il arrive que des parquets soient mis en œuvre. La pose devra être uniquement collée et parfaitement maîtrisée.

chauffage3-403.jpg

Première limite : afin de respecter les conditions de la réversibilité, il faudra s’assurer que la résistance thermique du parquet n’excède pas 0,09 m² K/W…

Seconde limite : le système à mettre en œuvre colle (garantie sans reprise d’humidité) et parquet devra être validé par le ou les fournisseurs.

Troisième limite : le parquet devra être entreposé sur le lieu de pose au moins sept jours avant, colis ouvert afin qu’il s’adapte à l’hygrométrie ambiante, dans une pièce chauffée au minimum à 10, 15?°C. Le chauffage aura été mis en route en route environ quatre semaines puis arrêté 48 heures avant la pose. Sa remise en route sera progressive au moins une semaine après la pose.

La pose du parquet collé s’effectue conformément au DTU 51.2. Le support est plan, il est toléré un écart de 2 mm sur une règle de 2 m, et parfaitement dépoussiéré. En cas de chape anhydrite choisie pour l’enrobage, son humidité doit être < 0,5 % et l’hygrométrie ambiante comprise entre 40 et 65 %.

A RETENIR :

Intérêts : revêtement le plus adapté sur un marché haut de gamme.

Limites : non visé par le CPT 31.64, produits garantis par les fabricants impératifs dont le choix reste limité, temps de mise en œuvre très long dû aux différentes phases de séchage, aucun recul sur d’éventuels sinistres.

 

La résistance thermique maximale

 

Seules les dalles flottantes à base de liants hydrauliques sont utilisables avec plancher réversible. Elles ne doivent pas présenter une trop forte inertie thermique. Il est donc nécessaire de limiter leur masse surfacique augmentée de celle du revêtement de sol associé à 160 kg/m². Cela correspond à une épaisseur totale au-dessus de l’isolant (revêtement de sol compris) d’environ 7 cm. D’une manière générale, la résistance thermique, au-dessus du tube, ne dépassera pas 0,13 m².K/W -?celle des revêtements de sol (y compris l’isolation acoustique éventuelle) situés au-dessus des tubes étant limitée à 0,09 m².K/W et celle de la dalle flottante proprement dite à 0,04 m².K/W. Certains industriels ont développé des enrobages spécialement conçus pour l’installation de planchers chauffants/rafraîchissants, à l’instar des chapes liquides ou anhydrites qui offrent une conductivité thermique élevée, une faible épaisseur et un bon enrobage, garantissant une transmission rapide et homogène du flux de chaleur pour plus de confort et d’économie.

 

 




 

Que recommandez-vous en matière de mise en œuvre de parquet réversible ?

 

Nous sommes très prudents, faute de recul nécessaire par rapport à d’éventuelles pathologies. La pose de parquet - uniquement collée - sur plancher chauffant est déjà compliquée. Nous préconisons à nos adhérents de ne mettre en œuvre que des solutions qui font l’objet d’Avis technique colle+parquet avec guide de mise en œuvre. Avec les planchers réversibles, il faut faire très attention, en raison de la problématique du point de rosée. Le professionnel doit impliquer ses fournisseurs avec des recommandations sur le mode de mise en œuvre. D’autant que ces planchers sont en dehors du champ d’application du DTU 51.2 qui régit la pose de parquet collé.

 

Ces solutions sous Avis technique, que vous évoquez, existent-elles ?

 

Pas à ma connaissance. Mais il est évident que sur ce marché émergent, un fabricant proposera un système colle+parquet complet adapté aux planchers chauffants.

 

La problématique avec le stratifié est-elle la même ?

 

Il n’a pas d’intérêt avec cette application. D’une part, il est en pose flottante, ce qui diminue la performance du système chauffant et/ou rafraîchissant. D’autre part, souvent choisi par une clientèle qui recherche avant tout un revêtement peu cher, le stratifié a une durée de vie limitée. Ce n’est pas le marché du plancher chauffant et/ou réversible plutôt haut-de-gamme.

 

* Responsable du pôle Service des affaires techniques et professionnelles au sein de la Capeb.




 

- DTU 26.2/52.1 : mise en œuvre de sous-couches isolantes sous chape ou dalle flottante et sous carrelage.

- DTU 26.2 : chapes et dalles à base de liants hydrauliques

- DTU 52.1 : revêtements de sol scellés.

- NF DTU 53.2 : revêtements de sol PVC collés.

- NF DTU 65.14 : exécution de planchers chauffants à eau chaude.

- Cahier des prescriptions techniques d’exécution des planchers chauffants et rafraîchissants, cahier du CSTB n°?31 64.

- e-Cahiers du CSTB, cahier 3527_V2, mai 2006 : revêtements de sols intérieurs en carreaux céramiques ou analogues collés au moyen de mortiers-colles sur chape fluide à base de sulfate de calcium en travaux neufs - Cahier des prescriptions techniques d’exécution.

- e-Cahiers du CSTB, cahier 3522_V2, mai 2006 : certification Certifié CSTB des colles à carrelage.

- e-Cahiers du CSTB, cahier 3267_V3, mai 2006 : revêtements de sols intérieurs et extérieurs en carreaux céramiques ou analogues collés au moyen de mortiers-colles dans les locaux P3 au plus en travaux neufs - Cahier des prescriptions techniques d’exécution.

- Classement NF Upec des revêtements de sols en PVC.

1 Commentaire
logo
- -
  • par WIDO
  • 21/06/2013 11:10:24

Sans urgence, pourriez-vous m'informer sur le placo mural et une rampe accès fauteuil, à poser je pense avant le chauffage au sol ? Disposant de carreaux... serait-ce économique d'avoir des panneaux solaires, le réseau Edf, une chaudière-bois (affouage gratis) pour des tuyaux à eau ?. Merci pour votre réponse : GD (0) 660 580 957

Laissez votre commentaire

Saisissez votre Pseudo (votre commentaire sera publié sous ce nom)

Saisissez votre email (une alerte sera envoyée à cette adresse pour vous avertir de la publication de votre commentaire)

Votre commentaire sera publié dans les plus brefs délais après validation par nos modérateurs.

Articles qui devraient vous intéresser

Newsletter
Dernière revue
Webmagazine Matériaux biosourcés - Forum Bois Construction 2025

  magazine  

Produits

Installations électriques

Votre avis compte
L'Etat veut-il tuer les micro-entreprises ? (48 votants)