Avec 19.487 logements réservés, 41% de moins qu'un an auparavant, la commercialisation marque un quatrième trimestre de baisse consécutif, et s'installe même en dessous de son niveau du deuxième trimestre 2020, en plein confinement.
Les promoteurs pâtissent d'un contexte économique très défavorable, pris entre la hausse des coûts de construction et les difficultés d'accès au crédit pour les acquéreurs. "C'est une catastrophe", a réagi auprès de l'AFP Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). "On fait - 41% sur les chiffres 2022 qui étaient déjà mauvais", a-t-il dit, craignant de graves conséquences pour les entreprises et l'emploi.
"D'ici quelques semaines, vous allez avoir de la casse très rapidement. Je commence à avoir des entreprises qui m'appellent et me disent 'au secours'", a-t-il ajouté.
Les mises en vente, qui représentent l'offre nouvelle des promoteurs, commencent elles aussi à décrocher, avec une baisse de 9 % en un trimestre et de 15 % sur un an. Conséquence, l'encours de logements neufs disponibles à la vente dépasse 123.000, en hausse constante depuis début 2022.
"C'est complètement fou, ça veut dire qu'on est en panne. On a déjà peu d'offre, et le peu qu'on a en offre, on ne le vend pas...", a dit Pascal Boulanger. La chute des réservations est aussi marquée pour les appartements, coeur de métier des promoteurs, que pour les maisons. Elle concerne tous les types de territoires, mais est particulièrement vertigineuse (-48%) en zone B1, correspondant aux grandes agglomérations comme Bordeaux, Strasbourg, Rennes ou Nantes, et à la périphérie de villes très tendues comme Lyon et Lille.