Cette décision avait été annoncée mi-juillet par le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau et le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, en même temps que le maintien à 3% du taux d'intérêt du Livret A pour un an et demi.
Si la formule de calcul prévue par la loi avait dû être appliquée, le rendement du Livret A serait passé à 4,1% et celui du LEP à 5,6%. Mais les autorités ont souhaité favoriser le Livret d'épargne populaire, détenu par 9,7 millions de personnes, plutôt que le Livret A. Outre l'augmentation du rendement, le plafond du LEP doit passer de 7.700 euros à 10.000 euros, mais ce changement-là n'aura lieu qu'à l'automne, selon le ministère de l'Economie.
Environ 9 millions de personnes éligibles au LEP n'en détiennent cependant pas. Au-delà de l'aspect politique de privilégier ce produit d'épargne réservé aux plus modestes, le coût est aussi bien moindre pour la Caisse des dépôts et les banques, ainsi que pour le logement social dont les emprunts sont en partie indexés sur le taux du Livret A - donc quand le taux augmente, le coût du logement social augmente. Avec environ 55 milliards d'euros d'encours, le LEP pèse dix fois moins que le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire réunis, dont le taux reste à 3% lui aussi.